Pour mettre en place des bases solides en vue de l’utilisation d’approches visant à transformer les rapports de genre au niveau de la PNIN, l’équipe du projet doit garantir l’égalité de genre et améliorer la sensibilisation aux inégalités et aux préjugés de genre tout au long du processus. L’environnement de travail doit inclure des mesures pour prévenir la discrimination, que ce soit en lien avec les bénéfices financiers ou autres, les opportunités de carrière ou l’accès à la formation et au renforcement des compétences et des connaissances. Des mesures d’atténuation et de prévention doivent être mises en place pour toutes les formes d’abus d’autorité ou de pouvoir et de harcèlement, et des moyens de communication sûrs doivent être constamment disponibles pour signaler les incidents.
Le recrutement du personnel du PNIN, tout en respectant les processus de recrutement standards, doit garantir la parité hommes-femmes avec des chances égales pour les femmes et les hommes d’accéder aux postes à responsabilité. Bien qu’il ne soit pas obligatoire d’avoir une proportion égale de femmes et d’hommes, garantir un nombre optimal de personnel féminin bénéficierait aux interactions avec les communautés et les parties prenantes, tout en donnant l’exemple positif.
Un ratio de femmes équilibré au sein d’une équipe facilite les échanges de points de vue et accroît la diversité des opinions et des perspectives qui pourraient, sinon, être biaisées. Bien que la PNIN ait déjà été mise en place dans la plupart des pays, l’ajout d’un·e représentant·e du ministère du Genre ou de la Condition féminine (s’il existe) ou d’une organisation féminine au sein du comité consultatif multisectoriel peut favoriser la prise en compte du genre dans les recommandations du comité. L’inclusion du genre dans le plan interne de renforcement des capacités de la PNIN permet d’améliorer les connaissances et les compétences des équipes de la PNIN et donc de consolider l’application des approches visant à transformer les rapports de genre.
Le plan de travail, les objectifs et les activités de la PNIN doivent être conçus de manière sensible au genre, afin de contribuer à la transformation des rapports de genre. L’utilisation d’approches sensibles au genre et répondant à la problématique de genre doit être préconisée pendant les réunions et autres forums à l’occasion des discussions sur la création d’extrants tels que la collecte et l’analyse de données, le conseil stratégique et la communication. Chaque fois que la PNIN organise des événements ou des réunions pour formuler des questions de politique, il est recommandé d’inviter des expert·e·s du genre et des représentant·e·s des organisations et des ministères concernés. Dans la mesure du possible, il faut également mettre des thèmes liés au genre à l’ordre du jour, en faisant appel à différent·e·s intervenant·e·s pour présenter différents points de vue.
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Enfin, le continuum du genre doit être pris en compte à toutes les étapes des activités et des extrants de la PNIN, de la planification jusqu’au suivi et à l’évaluation en passant par la conception et la mise en œuvre. Les sections suivantes présentent des options et des possibilités pour intégrer des actions sensibles au genre et répondant à la dimension du genre dans les activités de base de la PNIN.
Le projet PNIN s’est engagé à mettre en place des approches visant à transformer les rapports de genre et doit utiliser une approche méthodologique pour intégrer la dimension du genre à l’ensemble du processus de formulation des questions de politique. Cela permettra également de stimuler un dialogue politique national multisectoriel et multipartite élargi en lien avec les plans d’action nationaux en faveur de la nutrition.
La planification et la mise en œuvre du processus de formulation des questions de politique comprennent des consultations avec des représentant·e·s d’organisations de femmes et de la société civile. Le processus de formulation des questions peut être décomposé en quatre étapes :
1. identification de la demande de politiques sur la nutrition et des questions initiales, afin de garantir l’alignement avec le calendrier et les priorités décisionnelles du pays ;
2. formulation de questions de politique ;
3. affinement des questions en utilisant les données et les capacités disponibles afin de garantir la faisabilité technique ;
4. finalisation et validation des questions pour s’assurer que tous les critères précédents sont satisfaits.
1) Identification de la demande de politiques sur la nutrition et de questions initiales, afin de garantir l’alignement avec le calendrier et les priorités décisionnelles du pays
Cette étape consiste généralement à déterminer les possibilités stratégiques clés qui existent pour influencer les décisions de politique, de programmation et d’investissement. Il est possible d’établir une cartographie des politiques, qui doit notamment porter sur les politiques existantes et pertinentes sur le genre (ou l’absence de telles politiques). Sachant que cette étape a déjà été réalisée dans la plupart des pays PNIN, une évaluation supplémentaire des politiques liées au genre (ainsi que des politiques des secteurs qui n’ont pas été couverts auparavant) pourrait être réalisée par la PNIN, avec, à la clé, une mise à jour de l’ancienne cartographie des politiques. Des informations supplémentaires sur la présence ou l’absence de politiques sur l’équité de genre pourraient également être présentées pour élargir le débat dans le pays.
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2) Formulation de questions de politique
L’élaboration de la première liste de questions est suivie d’un processus consultatif assorti d’ateliers. C’est le moment idéal pour s’assurer que des approches sensibles au genre et répondant à la problématique de genre sont intégrées à l’étape de formulation des questions. L’inclusion d’organisations de la société civile, d’organisations de femmes, des ministères concernés et d’expert·e·s du genre provenant d’agences de l’ONU (ONU Femmes, UNICEF, OMS, PAM, FAO, PNUD, etc.) peut également contribuer à l’intégration de la dimension du genre. Au niveau infranational, les contributions des branches locales peuvent être particulièrement utiles lors des discussions de niveau national.
Il est possible de créer des groupes de travail ou des flux de travail pour étudier les besoins et les lacunes en matière de politiques sur le genre afin de proposer des questions précises. Surtout, chacune des questions sélectionnées doit être évaluée pour vérifier son potentiel d’inclusion du genre. La formulation des questions permet également de collecter et d’analyser des preuves pertinentes et d’identifier les déficits de données ainsi que des moyens permettant de collecter les informations manquantes.
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3) Affinement des questions en fonction des données et des capacités disponibles pour garantir la faisabilité technique
La troisième étape du processus de formulation des questions de politique consiste à identifier les données et les capacités requises pour répondre à la question prioritaire et à étudier les processus et les possibilités de collecte de données ou les goulots d’étranglement qui la freinent.
Lors de cette étape, une question sensible au genre précise doit être formulée, assortie de l’identification de sources de données extérieures au système d’information généralement utilisé par les professionnel·le·s de la sécurité alimentaire et nutritionnelle afin d’offrir des informations plus riches aux décideur·euse·s et aux analystes de données.
Le cadre d’analyse de la question, tel qu’il est défini dans les directives techniques du processus de formulation des questions de politique, doit être appliqué conformément aux critères suivants :
• disponibilité et accessibilité des données (avec sources et qualité des données) en prenant note des éventuels déficits de données (et de la pertinence pour le genre ou des données supplémentaires liées au genre en lien avec cette question) ;
• méthodes d’analyse à utiliser et durée estimée de l’analyse (y compris les méthodes sensibles au genre requises, qui pourraient permettre d’analyser des données supplémentaires sur le genre ou d’analyser d’autres données en mettant l’accent sur leur implication pour le genre) ;
• outils et logiciels requis ;
• capacités et ressources humaines nécessaires (y compris les contraintes spécifiquement liées au genre, les besoins et les possibilités d’ajouter des capacités et des ressources spécifiques au genre).
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4) Finalisation et validation des questions pour s’assurer que tous les critères précédents sont satisfaits
La formulation de questions de politique incluant le genre permettra aux questions sélectionnées de satisfaire à un cinquième critère, à savoir qu’elles devront :
1. satisfaire un besoin politique pertinent ou l’intérêt du·de la décideur·euse ;
2. trouver réponse en utilisant les données quantitatives existantes et les capacités disponibles ;
3. fournir un extrant rapide à des fins d’utilisation politique ou décisionnelle ;
4. apporter des réponses menant à des recommandations et à des décisions concrètes ;
5. garantir l’inclusion de considérations fondées sur le genre.
La liste définitive des questions de politique doit inclure au moins une question axée sur le genre, sachant que les autres questions doivent avoir été évaluées dans l’optique du genre. L’accord formel du comité consultatif multisectoriel concernant la liste définitive des questions prioritaires doit appuyer le processus susmentionné de collecte et d’analyse de données basé sur une approche visant à transformer les rapports de genre. Le comité consultatif multisectoriel doit systématiquement étudier la problématique de genre lors de toutes ses réunions, en soulignant l’importance des aspects liés au genre pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et en renforçant la sensibilisation des membres du comité à ces questions.
Lorsque les déficits de données sur le genre persistent, il est difficile d’assurer le suivi des inégalités fondées sur le genre qui affectent les femmes et les filles, ainsi que les progrès réalisés à ce niveau. Ces déficits persisteront tant que la priorité ne sera pas donnée à l’intégration du genre dans les stratégies statistiques internationales, ainsi qu’à la collecte et à l’analyse de données sur le genre.
Notre capacité à assurer le suivi des actions dans une perspective d’égalité de genre est limitée par trois grands enjeux :
1. présence irrégulière et limitée d’indicateurs spécifiques au genre ;
2. les femmes et les filles sont soumises à de multiples inégalités qui se recoupent et sont difficiles à mesurer ;
3. la disponibilité et la qualité des données varient fortement d’un pays à l’autre.
Il existe deux moyens systématiques d’analyser les données dans une perspective de genre :
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1. Désagrégation des données : analyser les différences en fonction du sexe (et, de préférence, de l’âge également). Les indicateurs d’extrants et de réalisations désagrégés par sexe, tels que le nombre/pourcentage d’enfants mal nourris ou admis dans des programmes de nutrition par sexe, offrent une bonne vision d’ensemble du genre le plus affecté par un problème.
Cette approche peut être appliquée de manière plus systématique et est assez généralisée dans les outils de collecte et d’analyse de données. Elle n’apporte toutefois pas d’informations sur les raisons de ces différences dans une population ou un groupe donné.
Global underweight trends in adults over 18 by sex between 2000 and 2015
Source: Global Nutrition Report
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2. Inclusion d’une perspective de genre dans le processus de gestion des données et de conception des études : en s’assurant que les questions de politique de la PNIN s’appuient sur une perspective de genre, il sera possible d’approfondir l’analyse. Par exemple, il sera possible d’obtenir davantage d’informations sur les liens entre le genre et les résultats nutritionnels (donner la priorité à une question permettant de savoir quelle influence les processus décisionnels au sein des ménages ont sur les résultats en matière de nutrition, etc.).
Cette approche peut toutefois être plus compliquée pour les raisons suivantes :
a) selon Kabeer10 : la « problématique de genre » couvre trois dimensions : ressources (matérielles, humaines et institutionnelles), capacité d’action (processus décisionnel) et résultats (bien-être), chacun étant mesuré au moyen de plusieurs indicateurs quantitatifs non standardisés ;
b) de multiples problèmes complexes liés au genre affectent ou favorisent la sous-nutrition et d’autres formes de malnutrition et sont souvent très spécifiques au contexte.
Au vu de ces facteurs, il peut être très difficile de mesurer la problématique de genre en utilisant uniquement des indicateurs quantitatifs. Il est donc crucial d’intégrer des informations qualitatives (notamment des boucles de feedback) dans l’analyse des données pour obtenir une vision plus globale des questions de genre dans un contexte donné. Un bon exemple de la puissance des méthodes qualitatives dans l’analyse des besoins fondés sur le genre est disponible11 12.
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Approches visant à transformer les rapports de genre et gestion des données
La plupart des PNIN ont effectué une cartographie des données sur la nutrition. Pour mieux ancrer les approches visant à transformer les rapports de genre, les pays PNIN pourraient revoir cette cartographie pour déterminer si elle a été réalisée en tenant compte d’indicateurs de genre et si les jeux de données peuvent fournir des informations qui décrivent les inégalités de genre et la désagrégation des données.
« Data 2X » est une initiative13 qui a pour objectif de « mettre les données sur le genre au cœur des efforts mondiaux visant à atteindre l’égalité de genre ». L’initiative a analysé les déficits de données sur les indicateurs de genre dans la plupart des pays PNIN en étudiant des jeux de données nationaux et internationaux. Elle a identifié une liste de 104 « indicateurs de genre »14 (en combinant ceux d’ONU Femmes et les ODD). Ces indicateurs portent principalement sur la santé, l’économie et l’éducation. Même si certains d’entre eux ne s’appliquent pas à une analyse de la PNIN, la liste offre une vision utile de la problématique de genre dans un contexte spécifique.
Selon les études de Data 2X, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour obtenir des données sur les besoins, les contraintes et les inégalités de genre. Il est intéressant de noter que les informations liées au genre sont plus nombreuses dans le secteur de la santé en raison des problèmes qui touchent spécifiquement les femmes, tels que la grossesse, l’anémie et la menstruation. Les données de santé sont donc plus fiables et plus souvent désagrégées par sexe et par âge.
Le « Programme conjoint sur les approches transformatives sensibles au genre pour la sécurité alimentaire, l’amélioration de la nutrition et l’agriculture durable » des agences basées à Rome-UE a élaboré des directives sur la formulation d’indicateurs permettant de mesurer l’évolution des normes sociales liées au genre dans le contexte de la nutrition et de la sécurité alimentaire15 . Il n’existe toutefois aucun jeu standard ou validé d’indicateurs sur les normes sociales ou de directives ou d’exemples clairs et pratiques d’indicateurs sur les normes sociales dans ces secteurs.
Il est conseillé aux PNIN de déterminer si des informations et des indicateurs sur le genre sont disponibles au niveau national et au niveau infranational. La cartographie des données effectuée par la PNIN a-t-elle examiné les indicateurs de genre les plus courants mentionnés par Data2X ? Quels indicateurs sont validés par le gouvernement de votre pays pour mesurer les progrès réalisés au niveau des inégalités de genre ? Existe-t-il certains déficits ? Les PNIN peuvent-elles effectuer l’analyse des données, y compris des données et des informations sur le genre ?
Il est recommandé aux équipes des PNIN de décrire, d’analyser et de communiquer sur les déficits de données sur le genre (indicateurs manquants ou impossibilité de désagréger les données par sexe) pour en informer les décideur·euse·s.
Disponibilité des données (104 indicateurs de genre) dans 15 pays d’Afrique subsaharienne. Extrait du rapport sur l’Afrique de Data2X16
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10 Kabeer, N. (1999) . « Resources, Agency, Achievements : Reflections on the Measurement of Women’s Empowerment ». (Ressources, capacité d’action, résultats : réflexions sur la mesure de l’autonomisation des femmes). Development and Change 30(3) : 435-464.
11 Muraya, K. W., C. Jones, J. A. Berkley and S. Molyneux (2017). « “If it’s issues to do with nutrition…I can decide…”: gendered decision-making in joining community-based child nutrition interventions within rural coastal Kenya. » (« Si ce sont des problèmes liés à la nutrition… je peux décider… » : processus décisionnel genré pour rejoindre des interventions nutritionnelles communautaires auprès des enfants dans les régions côtières rurales du Kenya). Health Policy and Planning 32(suppl_5) : v31-v39
12 Action contre la faim : https://linknca.org/etudes.htm?lng=fr
13 Initiative Data 2X : https://data2x.org/what-we-do/
14 “Bridging the Gap:Mapping Gender Data Availability in Africa” TECHNICAL REPORT. MARCH 2019. DATA2X. (Combler les lacunes : cartographie de la disponibilité de données sur le genre en Afrique) Lien: .DATA2X. Link : https://data2x.org/resource-center/bridging-the-gap-mapping-gender-data-availability-in-africa/
15 https://www.fao.org/documents/card/en/c/cc0673en
16 Bridging-the-Gap-Technical-Report-Web-Ready.pdf (data2x.org)
En tant que plateforme de gestion de données, la PNIN peut être utilisée pour permettre aux groupes les plus marginalisés de se faire entendre, en diffusant les informations de manière à promouvoir leurs intérêts, par exemple l’égalité de genre. La PNIN peut donc servir d’influenceur en appréhendant, consolidant et analysant les données existantes, en identifiant les déficits de données sur la problématique de genre et en mettant en lumière les messages les plus importants.
La société civile peut également utiliser ce canal pour permettre aux communautés d’évoquer les disparités de genre dans la collecte et l’analyse de données, ainsi que dans la mise en œuvre des actions et des politiques. En permettant aux femmes et aux filles de s’exprimer, il sera possible de mettre en lumière les besoins de chaque genre qui doivent être appréhendés au niveau de la collecte et de la diffusion des données. Cependant, la discrimination fondée sur le genre touche tous les sexes Il est donc important de ne pas partir du principe qu’elle ne concerne que les femmes.. Le principe « Ne pas nuire » joue un rôle clé et ne doit jamais être perdu de vue pendant le processus.
La communication des données doit fournir des preuves des inégalités de genre ou des interventions ciblées à réaliser pour éviter la stigmatisation ou la discrimination des groupes ciblés.
Les PNIN doivent s’efforcer de communiquer leurs constatations de manière à convaincre le public de la réalité de l’inégalité de genre dans le secteur de la nutrition, en gardant à l’esprit que les bénéfices potentiels des changements visant à transformer les rapports de genre touchent l’ensemble de la société.
Les données sont un outil puissant pour montrer que l’inégalité de genre est réelle et permanente.
En ce qui concerne la communication inclusive des données, l’objectif de la PNIN est de sélectionner un langage et des méthodes susceptibles de promouvoir l’égalité de genre dans ses communications écrites et audiovisuelles, mais aussi orales lors des rencontres avec les autorités ou avec des homologues. .
Le choix des mots joue un rôle clé pour renforcer l’égalité de genre. Les formulations ne doivent pas infantiliser les femmes (parler de filles au lieu de femmes, etc.), les identifier par leur rôle (mère/épouse au lieu de femme) ou partir du principe que certains rôles ou emplois sont occupés par un genre (les policiers sont des hommes, les infirmières sont des femmes, etc.). Dans les communications sur la nutrition, les messages sont souvent adressés aux « mères » plutôt qu’aux familles, car on part du principe que c’est la mère qui s’occupe des bébés.
En garantissant une visibilité équitable aux hommes et aux femmes, il est possible d’éliminer l’utilisation de représentations et de stéréotypes inexacts grâce à de multiples expériences et en incluant les points de vue de femmes et d’hommes confrontés à des stéréotypes de genre dans le même domaine d’expertise. C’est également le cas lorsque des vulnérabilités sont identifiées : les femmes et les filles sont étiquetées comme vulnérables par défaut, sans qu’aucune analyse ne permette de savoir si les hommes de cette communauté ne sont pas eux aussi vulnérables ou si les femmes ou les filles ne le sont, en l’occurrence, pas. Les messages doivent être soigneusement examinés sur la base des règles suivantes :
Pour promouvoir l’autonomisation des femmes, une solution consiste à favoriser la parité lors des tables rondes et de l’animation des réunions, des conférences et des ateliers, en tenant compte des besoins, de l’exposition et des expériences des femmes et des hommes.
Une autre situation dans laquelle le langage reproduit les préjugés de genre se produit lorsqu’un texte s’adresse aux hommes ou aux femmes. Les références faites aux femmes font généralement état de leur situation maritale ou familiale, ou de leur statut de mère ou non (épouse de, fille de, sœur de, mère de). Cette manière de s’adresser aux femmes est source de déséquilibre et de manque de respect car elle élimine les femmes en tant que sujets en les associant systématiquement à un homme (mari, père, etc.). En anglais, il est plus approprié d’utiliser la forme universelle « Ms ».
Il est important d’éviter d’utiliser des stéréotypes liés aux traits de caractère, aux comportements, aux activités et à l’apparence, ainsi qu’aux caractéristiques émotionnelles des femmes et des hommes (les hommes sont agressifs, les femmes sont plus émotives, etc.). Ces mesures simples, si elles sont respectées dans toutes les communications de la PNIN, peuvent aider à modifier la perception des rôles et des stéréotypes de genre.
L’inclusion d’approches visant à transformer les rapports de genre dans les projets des PNIN a pour objectif de réduire ou d’éliminer les inégalités de genre qui affectent la sécurité alimentaire et nutritionnelle des femmes et des filles. Elle permettra, plus largement, d’intégrer des politiques nutritionnelles sensibles au genre au plan d’action national en faveur de la nutrition.
Pour aboutir à des changements structurels, que ce soit au niveau institutionnel ou sociétal, il est également important de réviser les processus qui excluent les droits des filles et des femmes.
Les gouvernements et les donateurs doivent être prêts à attribuer des ressources non seulement lors de la phase de mise en œuvre des politiques, mais également pour la collecte, ainsi que pour l’analyse des données et la conception d’enquêtes et d’outils sensibles au genre.
Les PNIN et l’unité de coordination mondiale du C4N-NIPN peuvent être les catalyseurs du développement à grande échelle d’approches visant à transformer les rapports de genre. Une partie de ce rôle consiste à mieux comprendre ce qui fonctionne et pourquoi, et à déterminer comment saisir chaque opportunité qui se présente de modifier la perception du genre, les rôles liés au genre et les inégalités de genre.
En utilisant les données d’enquêtes nationales issues d’EDS et de MICS, une analyse des tendances peut servir à estimer le taux de réduction annuel moyen du retard de croissance (voir section 3.6). La même méthode peut être appliquée à d’autres indicateurs cibles.
Avec cette méthode, la PNIN peut répondre aux question suivantes :
(Source : EU Action Plan on Nutrition)
Cette analyse effectuée au niveau mondial montre que le taux de réduction annuel moyen actuel n’est pas suffisant pour atteindre l’objectif prévu pour 2025.
La PNIN au Guatemala visait à étudier les progrès réalisés grâce à la mise en œuvre de trois stratégies nationales multisectorielles en matière de nutrition consécutives, et plus particulièrement concernant l’allocation budgétaire à la nutrition au cours des 12 dernières années.
Les résultats ont été publiés dans un rapport complet et une note et présentés par le SESAN (Secrétariat à la sécurité alimentaire et nutritionnelle) pour discussion avec les autorités gouvernementales nationales et infranationales, les partenaires de la coopération internationale et de la société civile, ainsi que le Congrès.
Il est utilisé pour plaider – lors des élections de 2019 – en faveur d’une meilleure mise en œuvre des actions en matière de nutrition et, le cas échéant, pour envisager des ajustements relatifs à la mise en œuvre ou à l’allocation budgétaire.
Il peut être très utile de faire une analyse des parties prenantes de l’ensemble du public concerné par la nutrition pour mieux comprendre quel acteur a quelle attitude envers le projet et quelle influence cette personne a.
Quelqu’un qui est très positif et influent pourrait devenir un champion pour le projet dans l’approche de communication, alors qu’une personne qui est largement négative au sujet de l’approche du projet, mais aussi influente, doit être gérée avec soin et la communication avec cette personne doit être axée sur le changement de son attitude, de négative à neutre.
Si une personne ayant une attitude négative est perçue comme ayant très peu ou pas d’influence, moins d’efforts doivent être faits pour communiquer avec elle.
Une cartographie des parties prenantes est généralement effectuée selon deux dimensions : le niveau d’intérêt pour le sujet/projet (négatif à positif) et le niveau d’influence ou de pouvoir que la partie prenante a dans la communauté cible (dans le cas de la PNIN, le système multisectoriel de la nutrition).
La visibilité d’une organisation, d’un projet ou d’une initiative spécifiques peut être créée en utilisant leur logo et en reconnaissant leur contribution dans les différents événements de communication qui sont organisés.
Par exemple, lors d’un événement de lancement de la PNIN dans un pays, le logo des organisations chargées de la mise en œuvre et des donateurs doit être affiché, et si disponible, le logo de la PNIN (soit le logo mondial de la PNIN, soit celui qui a été créé spécifiquement par la PNIN du pays).
Les pays PNIN qui reçoivent un financement de l’Union européenne sont invités à élaborer un plan de visibilité suivant les lignes directrices spécifiques de l’UE. La communication et la visibilité ne sont pas la même chose.
La communication et la visibilité ne sont pas la même chose. La communication concerne des messages spécifiques que l’on souhaite transmettre, pour réaliser des objectifs bien définis, atteindre des publics cibles spécifiques, en utilisant des canaux et des outils de communication appropriés. Un plan de communication est plus élaboré, mais il peut inclure un chapitre spécifique sur la façon dont il entend créer de la visibilité pour la PNIN.
La création d’une identité et d’une image de marque spécifiques pour la PNIN, incluant la conception d’un logo et l’utilisation de modèles/formats homogènes pour les rapports et les présentations, fait partie du plan de visibilité.
Les paramètres de 2017 du groupe consultatif d’experts techniques OMS-UNICEF (TEAM) sur le suivi de la nutrition sont utilisés ici comme référence.
Notes :
Special Note: there seem to be a missing data point in the example provided. The example to generate the AARR seems to be based on 8 data points (including 2005) while the table provides only 7 data points. When using the 7 data points, the coefficient equals -0.0669 (and not -0.06613) and AARR is still 6.4%.
Lien :
http://apps.who.int/nutrition/landscape/report.aspx
Principales caractéristiques du tableau de bord WHO NLiS :
Contenu du tableau de bord WHO NLiS :
Extrait du tableau de bord WHO NLiS du Guatemala
Lien :
http://countdown2030.org/country-and-regional-networks/country-profiles
Principales caractéristiques du tableau de bord national Countdown 2030 :
Contenu du tableau de bord national Countdown 2030 :
Extrait du tableau de bord Countdown 2030 de la République de Côte d’Ivoire
Lien :
https://globalnutritionreport.org/
Principales caractéristiques du tableau de bord du GNR :
Contenu du tableau de bord du GNR :
Extrait du tableau de bord GNR de l’Ouganda
Lien :
http://poshan.ifpri.info/category/publications/district-nutrition-profiles/
Principales caractéristiques du tableau de bord POSHAN :
Contenu du tableau de bord POSHAN :
Extrait du tableau de bord POSHAN du district de Bokaro
Des tableaux de bord nationaux ont été élaborés pour les pays SUN. En outre des tableaux de bord infranationaux sont en cours d’élaboration, qui sont légèrement différents et ont pour but de comparer les données entre les districts.
Principales caractéristiques du tableau de bord SUN MEAL :
Contenu du tableau de bord SUN MEAL :
Extrait du tableau de bord SUN MEAL du Burkina Faso
Les sous-divisions administratives diffèrent selon les pays. Pour les besoins de cet guide, les définitions suivantes sont adoptées :
Cette dénomination correspond à la situation existante dans la plupart des pays PNIN à l’exception de la Côte d’Ivoire,où ce que l’on appelle ici « région » correspond en fait à un « district » et vice-versa.
L’objectif implicite de cette question est d’améliorer le ciblage de l’intervention.
Cet essai contrôlé aléatoire a mesuré l’impact d’une intervention conçue pour réduire le retard de croissance.
Entre 2010 et 2014, il a été observé que :
Résultats d’une analyse secondaire relative à un programme de nutrition-santé au Burundi
(Source: Leroy J.L., Olney D., Ruel M., 2016. Tubaramure, a Food-Assisted Integrated Health and Nutrition Program in Burundi, Increases Maternal and Child Hemoglobin Concentrations and Reduces Anemia: A Theory-Based Cluster-Randomized Controlled Intervention Trial. The Journal of Nutrition, 146(8), 1601-1608, https://doi.org/10.3945/jn.115.227462.)
Dans les deux derniers cas, une conclusion erronée a été tirée.
Les caractéristiques d’un facteur de confusion sont les suivantes :
Exemple : Les investissements dans le programme A ont-ils réduit les taux d’anémie ?
Les facteurs susceptibles de fausser la conclusion concernant l’impact d’une intervention sur les taux d’anémie pourraient par exemple être les suivants :
Sans contrôle des facteurs de confusion lors de l’analyse de données, il n’est pas possible d’attribuer la réduction des taux d’anémie à l’intervention en matière de nutrition.
Cette analyse de l’équité des pratiques d’alimentation des enfants montre que certaines pratiques sont plus sensibles aux niveaux de revenu (diversité alimentaire minimale) que d’autres (initiation précoce).
L’analyse de l’équité est utile pour déterminer si les progrès réalisés profitent à tous, et en particulier aux plus vulnérables.
Si la plupart des progrès ne sont observés que dans les ménages à revenu élevé, cela suggère un problème de ciblage ou de conception des interventions.
(Source: Global Nutrition Report)
Les suppléments de fer et d’acide folique sont fournis par les services de santé. Ces données combinées suggèrent que la plupart des districts ayant de faibles niveaux de suppléments de fer et d’acide folique ont également une faible couverture en visites de soins prénatals, ce qui suggère un problème d’accès aux services de santé.
Mais elles montrent également que bon nombre de districts ayant une bonne couverture des visites de soins prénatals ont toutefois une faible couverture en suppléments de fer et d’acide folique, ce qui suggère des problèmes de distribution.
Des recherches plus approfondies peuvent fournir des informations intéressantes sur ce qui est nécessaire pour améliorer la couverture de la supplémentation en fer et en acide folique.
Source: POSHAN
Une analyse descriptive portant sur les disparités régionales montre que les trois régions à fort taux de retard de croissance présentent également un niveau élevé de pratiques de défécation en plein air.
Cela peut être un point de départ pour étudier plus en détail pourquoi la défécation en plein air est élevée dans ces trois régions et si d’autres causes affichent également des niveaux élevés.
(Source: REACH, Example of Ghana MICS, 2011)
Un programme national d’assistance alimentaire est mis en place au Mexique depuis des décennies.
En 1994, une analyse descriptive des niveaux de revenu des bénéficiaires du programme a montré que celui-ci n’était pas très efficace pour cibler les ménages les plus pauvres.
Après la mise en œuvre de mesures actives, la même analyse a montré qu’en 2000 un bien plus grand nombre de bénéficiaires du programme correspondaient aux ménages dont le revenu était le plus bas.
Source : Levy, S. (2006). Progress against Poverty. Sustaining Mexico’s POP Programme. Washington, DC : Brookings Institution Press.
Entre 1994 et 2000, le gouvernement du Mexique a amélioré le ciblage du programme d’assistance sociale axée sur l’alimentation :
Ce diagramme de Venn montre la population touchée par une ou plusieurs formes de malnutrition.
Il est extrait du Global Nutrition Report, qui a analysé les données au niveau national.
Une analyse similaire peut être réalisée au niveau infranational pour montrer quelles régions sont affectées par quelles formes de malnutrition et quelles actions sont nécessaires.
Ce diagramme permet de mettre en évidence le double fardeau de la malnutrition.
La même figure avec le nombre réel d’enfants affectés par région peut indiquer où il est pertinent d’investir.
(Source: Global Nutrition Report)
1. Pourquoi un plan d’analyse des données ?
“Un plan d’analyse de données vous aide à réfléchir aux données que vous allez collecter, à leur utilisation et à leur analyse. La planification des analyses peut représenter un précieux investissement en temps» (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, 2013).
La méthode pour élaborer un plan d’analyse de données dans le contexte de la PNIN n’est pas très différente de la méthode utilisée dans un contexte de recherche.
Dans le contexte de la PNIN, le processus devrait être plus simple car :
La partie suivante décrit brièvement le contenu d’un plan d’analyse de données en se concentrant sur ce qui est un peu spécifique à la PNIN.
Recommandations générales :
Lectures recommandées :
Centers for Disease Control and Prevention (2013) Creating an analysis plan. Atlanta.
Simpson, S.H. Creating a data analysis plan: what to consider when choosing statistics for a study (2015).
2. Qu’est-ce qu’un plan d’analyse des données ?
Question principale
3. Question principale et sous-questions
À ce stade, la question de politique (et, dans certains cas, ses sous-questions) est déjà bien définie (cette section, page 11).
Répondre à toutes les sous-questions fournira une réponse complète à la question principale.
4. Jeux de données à utiliser
Le ou les jeux de données nécessaires sont listés. Dans le contexte de la PNIN, il peut être nécessaire d’apporter une attention particulière à la gestion des données : comme le ou les jeux de données peuvent provenir de sources différentes et/ou peuvent ne pas avoir été conçus pour la question principale, il peut être nécessaire d’harmoniser / de compléter / de nettoyer le ou les jeux de données bruts.
5. Critères d’inclusion/exclusion
Dans cette partie, les sous-groupes de population, le périmètre géographique, la période… sont définis très précisément.
Vous devez également clarifier le niveau de qualité des données requis pour l’analyse.
En effet, en fonction de l’analyse, vous devrez être plus ou moins strict sur le niveau de qualité des données requis.
Ceci est détaillé dans la section 3.3 sur la qualité des données.
6. Variables à utiliser pour l’analyse principale
Dans cette partie, vous définissez précisément les variables / les indicateurs à utiliser dans l’analyse.
Par exemple, si vous analysez « l’obésité », vous devez préciser si vous vous référez à l’indice de masse corporelle (IMC) et si vous allez utiliser différentes catégories d’IMC, la moyenne ou les deux.
Dans le contexte de la PNIN, l’harmonisation de la définition des indicateurs entre les jeux de données sera importante.
7. Méthodes statistiques et logiciels à utiliser
Assurer la cohérence avec la partie 4 des notes d’orientation sur l’analyse de données.
De plus, pour ne fournir que des analyses incontestables (cette section, page 4), assurez-vous que la méthode statistique utilisée est cohérente avec les jeux de données disponibles et avec la qualité des données de ces jeux de données. Le choix de la méthode statistique est essentiel afin d’éviter une surinterprétation des données qui pourrait conduire à des conclusions erronées.
L’équipe PNIN a-t-elle la capacité technique de gérer la méthode statistique et le logiciel identifiés ?
8. Tableau
Rien de spécifique à la PNIN.
9. Estimation du temps et des ressources nécessaires
À ce stade, une estimation précise du temps et des ressources nécessaires pour mener l’analyse doit être réalisée.
Si cette estimation prévoit plus de temps que l’estimation initiale effectuée lors du cadre d’analyse de données, vous pouvez ajuster la ou les questions à traiter en premier.
La PNIN est unique en ce sens qu’elle rassemble et valorise de multiples sources de données partagées par les différents secteurs qui influencent la nutrition : santé, agriculture, eau, assainissement et hygiène, protection sociale et éducation, entre autres.
Les données classiques que la PNIN utilise proviennent :
TCette liste n’est pas exhaustive. Chaque pays doit explorer la masse des informations disponibles. L’exercice de cartographie de données est utile à cet effet (voir section 3.1).
Pour estimer la cohérence des données démographiques, il est important d’avoir une bonne estimation du dénominateur utilisé pour calculer un indicateur à partir des données de routine. Pour évaluer les données démographiques, elles sont comparées à une source externe.
Le DQR donne un exemple comparant une estimation de la population à l’aide de données officielles du gouvernement avec une estimation de l’ONU.
La cohérence externe de l’indicateur peut être évaluée en comparant les données de routine et les données d’enquêtes pour la même période et le même niveau géographique.
L’outil peut également être utilisé pour évaluer la cohérence entre indicateurs connexes.
La cohérence des données de routine dans le temps (domaine 2 : cohérence interne des données notifiées) peut être évaluée à l’aide du DQR. Il utilise la moyenne des trois années précédentes pour l’indicateur qui est comparée à la valeur de l’indicateur de l’année en cours.
La cohérence des données de routine dans le temps (domaine 2 : cohérence interne des données notifiées) peut être évaluée à l’aide du DQR. Il utilise la moyenne des trois années précédentes pour l’indicateur qui est comparée à la valeur de l’indicateur de l’année en cours.
La cohérence des données de routine dans le temps est évaluée dans le cadre du domaine « cohérence interne ». Elle utilise la moyenne des trois années précédentes pour l’indicateur qui est comparée à la valeur de l’indicateur de l’année en cours.
L’utilisation de cette caractéristique pour les indicateurs nutritionnels doit être soigneusement étudiée, car les pays s’efforcent actuellement :
L’identification des données atypiques fait partie du paramètre « cohérence interne». Pour calculer les données atypiques extrêmes, l’outil compare, pour une année donnée, le taux à la valeur médiane des trois années précédentes. Ainsi, lorsque la valeur est supérieure à 3 écarts-types de la moyenne, elle est considérée comme une donnée atypique extrême.
Le DQR de l’OMS 2017 offre différentes façons d’afficher l’exhaustivité de la notification au niveau du district ou du pays : soit sous forme de tableau, soit sous forme de graphique.
Le tableau ci-dessous présente certains paramètres inclus dans l’outil d’assurance de la qualité des données de « Measure Evaluation » (Measure Evaluation : The Data Quality Assurance Tool for Program-Level Indicators, 2007), qui ne sont pas explicitement inclus dans le DQR de l’OMS.
L’utilisation des paramètres dépend de l’objectif de l’outil et donc de l’évaluation.
Le DQR de l’OMS propose quatre domaines de qualité des données qui catégorisent les paramètres. Certains auteurs appellent ces paramètres attributs ou dimensions pour caractériser les données. Le tableau ci-dessous présente les quatre domaines et leurs paramètres du DQR 2017 de l’OMS.
DQR de l’OMS intégré dans DHIS2 pour les pays mettant en œuvre DHIS2 – 2019
Avantages :
Inconvénients :
Avantages :
Inconvénients
Outil RDQA de « Measure Evaluation » – 2008 – Protocole 2 : Vérification des données
Avantages :
Inconvénients :
Avantages :
Inconvénients :
Measure Evaluation RDQA – 2010 – Checklist to assess program/project data quality
Avantages :
Inconvénients :
RDQA de « Measure Evaluation » – 2015
Avantages :
Inconvénients :
Sources :
La PNIN peut avoir pour objectif d’utiliser les données d’une enquête MICS pour étudier une région particulière. Une enquête nationale telle qu’une enquête MICS a pour objectif premier de produire des chiffres nationaux. Une étude (1) a conclu que « la qualité des données anthropométriques était très variable tant d’une source d’enquête à l’autre qu’à l’intérieur d’une même source et au fil du temps ». Ceci est confirmé par des entretiens avec des professionnels expérimentés (2). Généralement, les données provenant d’une région difficile d’accès pour des raisons de logistique ou de sécurité peuvent être de moindre qualité. La qualité des données de cette région peut être suffisamment bonne pour contribuer à la production d’un chiffre national, mais la PNIN pourrait vouloir appliquer des critères de qualité des données plus rigoureux pour étudier cette région en particulier.
Références :
Les données sanitaires de routine sont généralement compilées dans le but de détecter les épisodes épidémiques. Dans les environnements à faibles ressources, les données de routine peuvent être incomplètes et comporter des erreurs de mesure. Toutefois, analysées avec soin, les données de routine peuvent être suffisantes pour observer les tendances à moyen terme ou les tendances saisonnières d’un état particulier.
15 novembre 2018
Rappel
L’équipe PNIN du Niger a conduit, dans la phase de démarrage du projet, une étude de cartographie des données entre novembre 2017 et mai 2018 en faisant appel à un consultant externe. L’objectif était de réaliser un « état des lieux et une analyse des système d’informations et des données pour la nutrition au Niger ». L’étude a été mise en œuvre par l’INS (Institut national de la statistique), sous la direction stratégique du Haut-Commissariat à l’initiative « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » (I3N). Cet entretien met en évidence :
Comment s’est déroulée l’étude ? Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?
Les structures à enquêter ont été ciblées en se basant sur les institutions citées comme « responsable » ou « collaborative » dans les huit engagements de la Politique nationale de sécurité nutritionnelle (PNSN).
Des questionnaires ont été transmis aux secteurs, engendrant une perte importante de temps. La meilleure méthode est de rencontrer directement les institutions et de faire ce travail de cartographie avec eux. Les informations nécessaires ont été obtenues seulement après 2-3 passages dans chaque institution et seules les institutions au niveau central ont été enquêtées. C’est une limite car certaines informations, notamment sur le dispositif de contrôle de la qualité des données, sont disponibles au niveau sous-national.
Face à la masse d’information récoltée, il y a eu un gros travail de simplification et de restructuration qui a mobilisé les équipes de la PNIN. Des fiches par secteurs ont été rédigées, regroupant différents aspects.
Cela a entrainé des délais et retards considérables : au lieu d’être finalisée en décembre 2017 comme initialement prévu, l’étude a été finalisée par le consultant en mai 2018 et puis approfondie par l’équipe PNIN jusqu’en février 2019
. Comment avez-vous utilisé les résultats de l’étude ?
D’abord, cette étude a permis d’avoir une information objective sur les données multisectorielles disponibles.
Les résultats ont permis de dresser une première liste des indicateurs disponibles dans chaque secteur dans un fichier Excel.
L’étude a aussi produit des fiches par secteur qui détaillent :
Suite à cet exercice de cartographie des données, il est apparu nécessaire et urgent de constituer une base référentielle des indicateurs de la PNIN. En effet, il n’existe pas au Niger de cadre définissant une liste officielle d’indicateurs multisectoriels pour la nutrition. Nous travaillons pour retenir, dans chaque secteur, les indicateurs sensibles à la nutrition. Ces indicateurs serviront de base à la plateforme PNIN.
Compte tenu des capacités au sein des institutions partenaires,
nous avons décidé de recruter pour quatre mois des chargés d’études sectoriels qui disposent d’indicateurs clairement identifiés et devront s’assurer de la collecte des valeurs de chaque indicateur (de mi-octobre 2018 à mi-février 2019), prérequis nécessaire à l’organisation des données et à la construction du module « Nutrition Info ». Ces travaux permettront d’aboutir à :
Les chargés d’études sectoriels permettent aussi de renforcer les capacités de chaque secteur et de tisser des relations qui faciliteront l’accès aux données multisectorielles par la suite.
L’exercice est toujours considérable et son champ d’application peut encore être réduit.
1. L’éventail de jeux de données à examiner
Par exemple, la Côte d’Ivoire a décidé d’examiner les jeux de données gérés par les secteurs clés concernés par la nutrition (santé, éducation, genre, affaires sociales, agriculture, ressources animales, eau, économie, finances et planification) et d’autres agences connues pour la gestion de bases de données (Agence nationale pour le développement rural, Offices nationaux de l’eau, etc.).
Les « secteurs clés » sont ceux impliqués dans le Plan d’action multisectoriel pour la nutrition. Dans certains pays, cette liste peut être beaucoup plus longue, incluant plus de 10 ministères. Dans l’intérêt de l’exercice de cartographie des données, il est recommandé de réduire la liste des fournisseurs de données à examiner afin que l’exercice reste réalisable. D’autres secteurs pourraient être étudiés dans un deuxième temps en utilisant l’expérience acquise lors du premier exercice.
2. Le niveau de détail des informations à collecter pour chaque jeu de données
Les équipes-pays PNIN peuvent décider du niveau de détail nécessaire à collecter pour chaque jeu de données. Une option consiste également à demander une description détaillée des jeux de données uniquement pour certains secteurs prioritaires.
Le champ d’application de l’exercice de cartographie des données peut être réduit en considérant :
1. Le nombre et l’éventail des indicateurs à examiner
Il y a plusieurs manières de décider du nombre et de l’éventail des indicateurs à inclure dans la matrice :
2. Le niveau de détail des informations à collecter pour chaque jeu de données
Plusieurs options sont à prendre en compte pour décider du niveau de détail de chaque indicateur, notamment :
Un système d’information est un système de composants interdépendants qui travaillent ensemble pour collecter, traiter, stocker et diffuser des informations entre les parties prenantes / bénéficiaires afin de faciliter la prise de décision, la coordination, le contrôle, l’analyse et la visualisation (par ex. DHIS2, le référentiel des instituts nationaux de statistique, la plateforme EDS – enquêtes démographie et santé).
Un jeu de données est un fichier contenant tous les enregistrements individuels d’une enquête spécifique (par ex. enquête EDS dans le pays “X” de l’année 2005). Un jeu de données peut être disponible dans un ou plusieurs systèmes d’information. Par exemple, l’enquête EDS de 2012 au Niger est disponible dans le système d’information StatCompiler (plateforme officielle EDS) et dans le système d’information de l’Institut national de la statistique du Niger.
Un indicateur est calculé en fonction d’une ou de plusieurs variables d’un jeu de données.
Le même indicateur peut être trouvé dans différents jeux de données, mais il peut être comparable ou ne pas l’être, car :
QUESTION PRINCIPALE : L’allocation budgétaire est-elle suffisante pour chaque intervention en matière d’éducation ?
QUESTION PRINCIPALE REFORMULÉE : Le budget alloué au secteur de l’éducation dans le cadre de la Stratégie nationale de nutrition est-il conforme à ce qui est chiffré (prévu), pour chacune des interventions planifiées et comment les provinces accordent-elles la priorité à la nutrition ?
SOUS-QUESTIONS :
REFORMULATION DE LA SOUS-QUESTION 1 :
QUESTION PRINCIPALE : Pourquoi la production de « cultures nutritives » n’augmente-t-elle pas ?
QUESTION PRINCIPALE REFORMULÉE : Quels facteurs peuvent expliquer que la production de « cultures nutritives » n’augmente pas ?
SOUS-QUESTION :
REFORMULATION DE LA SOUS-QUESTION :
QUESTION PRINCIPALE : Comment pouvons-nous améliorer la couverture de la supplémentation en vitamine A (la base de référence nationale étant de 38%) ?
SOUS-QUESTIONS :
REFORMULATION DE LA SOUS-QUESTION :
D’après le secrétariat du Mouvement SUN (SMS), 2015. La contribution de l’agriculture et de la protection sociale à l’amélioration de la nutrition ; Scaling up Nutrition in Practice. Genève.
Le développement de chemins de l’impact plus détaillés que ceux présentés dans cet exemple, qui mettent en évidence des hypothèses spécifiques et des relations spécifiques entre les activités, les produits et les moyens, permettra de formuler des questions plus spécifiques et plus détaillées pour aider à identifier les goulots d’étranglement, telles que :
Les investissements (moyen) dans les interventions dans le domaine de l’eau, l’hygiène et l’assainissement (EAH) (activité) ont-ils conduit à un meilleur accès aux installations d’EAH (produit) entraînant une réduction du pourcentage d’enfants souffrant de diarrhée (résultat) et une réduction de la sous-nutrition infantile (impact) ?
1. Décomposer la question en questions plus spécifiques afin de mieux comprendre les étapes intermédiaires du chemin de l’impact.
Par exemple :
2. Décortiquer la question pour identifier les indicateurs, la relation entre les indicateurs et les hypothèses éventuelles, afin de générer des questions plus spécifiques auxquelles les données disponibles pourront répondre.
Par exemple :
3. Zoomer sur une question spécifique et la décortiquer plus avant.
Par exemple :
À ce stade, l’équipe doit bien connaître les différents décideurs tout au long de la chaîne de mise en œuvre. Des points focaux au sein des différents secteurs peuvent aider l’équipe de la PNIN à les identifier.
Les décideurs ne se limitent pas nécessairement aux décideurs politiques : les planificateurs de programmes et les responsables de la mise en œuvre sont d’autres acteurs de la chaîne de mise en œuvre qui prennent également à leur niveau des décisions pour améliorer les actions de nutrition.
La catégorisation des décideurs, en fonction du niveau administratif auquel ils interviennent et du type de décisions qu’ils peuvent prendre, aidera à évaluer la diversité des besoins des parties prenantes de la PNIN.
La catégorisation des décideurs, en fonction du niveau administratif auquel ils interviennent et du type de décisions qu’ils peuvent prendre, aidera à évaluer la diversité des besoins des parties prenantes de la PNIN. Un exercice de cartographie des acteurs (voir par exemple la section 4.1, page 3) peut aider à identifier les parties prenantes et leur niveau d’intérêt ou d’implication. Cet exercice contribue à affiner la pertinence politique des questions par rapport à leur intérêt et à formuler le « scénario » des conclusions de façon ciblée pour chaque « type » de décideurs.
À terme, le processus d’examen donnera à l’équipe PNIN une première idée des priorités des décideurs et du calendrier correspondant sur lequel le cycle « questions-analyse-résultats » devrait être axé.
La sélection initiale des priorités sera basée sur les informations rassemblées lors de l’examen des politiques, en utilisant les conseils précités, et sur les commentaires des parties prenantes.
Dans le même temps, l’équipe devra décider à quel niveau administratif le cycle de la PNIN entend renforcer le processus de prise de décision. Cette décision dépendra de la manière dont les interventions nutritionnelles sont décentralisées, de l’intérêt des décideurs politiques et de la disponibilité des données au niveau infranational. La demande d’informations risque d’être plus forte au niveau infranational, pour lequel la capacité à utiliser les données collectées est souvent sous-optimale et auquel une boucle de rétroaction fait souvent défaut. Le tableau de bord infranational peut soutenir l’analyse au niveau décentralisé tant que le processus est lancé par l’intérêt des décideurs et la formulation des questions.
Ce chronogramme peut aider à confirmer les priorités des décideurs politiques pour les 12 à 24 prochains mois et aidera à identifier les possibles fenêtres d’opportunité pour influencer les cycles de planification, de formulation ou d’évaluation.
L’exemple fictif ci-dessous montre que les décideurs politiques de ce pays ont besoin d’informations en 2018 sur l’avancement de la mise en œuvre de la phase II du Plan d’action multisectoriel et sur la probabilité que le plan atteigne ses objectifs d’ici 2020. L’absence d’évaluation à mi-parcours rend ce besoin d’information plus aigu, et ce besoin peut être comblé par la PNIN.
Avec la transition politique à venir en 2019, les nouveaux décideurs politiques auront également besoin d’informations sur l’« avancement de la mise en œuvre » afin d’étayer la formulation d’une nouvelle politique d’ici 2020.
REMARQUE : La relation entre les politiques ou les plans multisectoriels et sectoriels peut être visualisée de la même manière, afin de déterminer si ces derniers pourraient constituer un point d’entrée pour un soutien stratégique aux efforts multisectoriels.
Visualisez les principaux plans et politiques multisectoriels par rapport à la tendance de la sous-nutrition et voyez comment cette tendance a évolué pendant la période de mise en œuvre.
Faites ceci pour les politiques, programmes et/ou changements d’investissements en matière de nutrition les plus pertinents qui sont censés s’être produits au cours des dernières années.
Les priorités et les intérêts des parties prenantes varieront selon la phase de la politique ou du plan :
Chaque phase représente une opportunité stratégique d’améliorer la suivante, du moment que l’information est disponible pour les décideurs.
L’hypothèse est la suivante : si la politique multisectorielle, le plan ou le programme multisectoriel est bien conçu(e) et que les interventions sont mises en œuvre 1) selon la couverture prévue et 2) avec la qualité souhaitée, un impact sur les résultats escomptés devrait être constaté.
La visualisation de la période de mise en œuvre de la politique, du plan ou du programme par rapport à la tendance de la sous-nutrition fournira une première idée de la probabilité d’exactitude de ces hypothèses.
Travaillez avec les analystes de données pour visualiser l’ampleur et la tendance du problème de la sous-nutrition : il est recommandé d’utiliser l’enquête EDS et toute autre indication de prévalence provenant d’enquêtes nationales validées.
Établissez les scénarios :
L’exercice doit être répété au niveau sous-administratif (région, district) auquel le cycle « questions-analyse-résultats » de la PNIN est stratégiquement intéressant. Dans la mesure où les données le permettent, le cycle de la PNIN devrait autant que possible renforcer le niveau de prise de décision décentralisé. Ainsi, les questions identifiées répondent également à ce niveau.
Ressources gouvernementales telles que :
Le projet NEP est une initiative de l’Université Johns Hopkins menée dans quatre pays africains (Mali, Malawi, Mozambique, Tanzanie) et appuyée par le gouvernement du Canada entre 2014 et 2018.
Son objectif est de doter les décideurs gouvernementaux des outils et des compétences nécessaires pour évaluer de manière critique dans leur pays l’état de santé et de nutrition des mères, des nouveau-nés et des enfants et favoriser une prise de décision appropriée. Il repose sur une approche cyclique qui ajoute progressivement de nouveaux types de données, d’outils d’analyse et de compétences en communication et diffuse les conclusions aux décideurs, tous concernés par la santé et la nutrition maternelles et infantiles.
Le projet NEP met en œuvre une approche d’appropriation par le pays conduite par le gouvernement. Il travaille avec de multiples parties prenantes nationales concernées par la santé maternelle et infantile, les données sur la nutrition et la prise de décision, qui ont toutes intérêt à améliorer la santé et la nutrition et à réduire les résultats en termes de mortalité.
Pour consulter l’expérience des pays concernant le projet NEP ou pour examiner les résultats générés et les leçons apprises, vous pouvez consulter . le site Web du NEP.
L’équipe-pays PNIN d’Éthiopie adopte une double approche pour renforcer les capacités en répondant aux besoins immédiats de la PNIN en capacités spécifiques tout en élaborant une stratégie de renforcement des capacités systématique et à long terme qui soutienne l’agenda global de suivi, d’évaluation et de recherche du Programme national de nutrition.
Pour développer la capacité à long terme de l’Éthiopie à gérer et maintenir une PNIN, il est important d’identifier les capacités existantes ainsi que toutes les capacités supplémentaires nécessaires pour maintenir l’approche PNIN dans le pays. Une évaluation des besoins en capacités a été lancée en 2018 afin d’explorer les lacunes en capacités liées à l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes et à l’agenda de suivi, d’évaluation et de recherche du Programme national de nutrition (PNN).
Ce processus a été lancé au moyen d’un atelier, animé par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), qui a réuni 36 experts de la surveillance et de la recherche en matière de nutrition issus de différents secteurs et institutions en octobre 2018. La plupart des participants à l’atelier jouent un rôle dans le Comité directeur national de suivi, d’évaluation et de recherche en matière de nutrition, qui a également un rôle consultatif pour la PNIN. Les objectifs de l’atelier étaient :
Les participants à l’atelier ont mis au point un cadre comprenant la « capacité de demande » de données factuelles par les décideurs politiques ainsi que la « capacité d’offre » de données existantes, à trois niveaux connexes (individuel, organisationnel et systémique). À la suite de cet atelier, un document d’orientation a été élaboré, qui guide les étapes ultérieures de ce processus multisectoriel.
L’étape suivante consiste en l’évaluation réelle des capacités existantes et des besoins en capacités, qui a été lancée au cours du premier trimestre 2019 au moyen d’un processus participatif multisectoriel et multi-acteurs élaboré. Elle comprenait des questionnaires, des entretiens et des consultations de suivi avec les principales parties prenantes issues de différents ministères, d’institutions nationales et d’universités responsables de la collecte et du suivi de données pour la nutrition, ainsi que de l’évaluation et de la recherche en matière de nutrition. Des informations ont été demandées à plus de 20 institutions nationales, en plus d’entretiens clés avec des utilisateurs multisectoriels de ces données, incluant des décideurs en matière de programmes et de politiques.
Les conclusions de l’évaluation des besoins en capacités seront utilisées pour élaborer une stratégie de renforcement des capacités, qui sera finalisée au cours du deuxième trimestre 2019. Entre-temps, des actions sont déjà en cours pour répondre aux besoins en capacités immédiats au sein de la PNIN.
Un certain nombre d’activités ont été entreprises au cours de la première année de mise en œuvre de la PNIN pour répondre aux besoins immédiats en capacités aux niveaux individuel, organisationnel et systémique. Ces besoins ont été identifiés par le biais des expériences avec le projet de démonstration « Apprentissage par la pratique » (voir plus loin), d’évaluations rapides des besoins en capacités par les parties prenantes directes de la PNIN et ont été lancées avant l’atelier d’évaluation des capacités de la PNIN.
Différentes approches ont été utilisées, incluant des formations courtes, l’apprentissage par la pratique et l’apprentissage entre pairs. Les détails des activités de développement des capacités individuelles entreprises par l’Éthiopie en 2018 et 2019 sont résumés dans le tableau ci-dessous.
Au sein de l’EPHI, une petite équipe dédiée a été affectée à la PNIN, qui collabore avec d’autres chercheurs en nutrition de la Direction des sciences de l’alimentation et de la nutrition et d’autres directions concernées d’EPHI. Ses capacités ont été renforcées en matière de gestion de projet, générant une vision partagée de l’approche PNIN, des capacités d’analyse et de communication et finalement générant une meilleure compréhension des différents éléments d’un référentiel de données.
Parallèlement à la réponse aux besoins à court terme, la PNIN vise à répondre aux besoins en capacités à long terme afin de gérer et de maintenir une PNIN. Outre les séminaires « recherche & politique » et les engagements multisectoriels, ils comprennent également :
Les capacités à long terme sont renforcées par la participation de doctorants d’universités locales dans les formations officielles de la PNIN. En outre, l’EPHI dispose d’un budget de renforcement des capacités pour que le personnel lié à l’unité d’analyse de la PNIN ou au comité consultatif de la PNIN suive une formation (en ligne ou formelle) en Éthiopie ou à l’étranger, qui conduira à un certificat, un diplôme ou un master dans une université étrangère. L’EPHI peut également engager des instituts de formation locaux et sous-traiter des universités locales. Il existe aussi un petit programme de subventions visant à encourager et à aider environ six membres du personnel impliqués dans la PNIN à poursuivre un doctorat afin de maintenir les capacités au-delà de la période du projet. Deux chercheurs ont été identifiés et ont commencé leur doctorat à l’Université d’Addis-Abeba en septembre 2018.
Le conseiller technique et politique et le responsable national de la recherche à l’IFPRI sont chargés de soutenir la PNIN à temps plein et fournissent un soutien continu et une formation pratique au personnel et aux organisations impliqués dans la PNIN. De plus, l’IFPRI fournit un support technique basé sur les besoins, qui couvre un large éventail de compétences de la PNIN, notamment les compétences en rédaction, en communication et en analyse. En 2019, un mentor en rédaction de rapports a été chargé de fournir un soutien temporaire à l’équipe. En 2019, l’IFPRI a également chargé un chercheur de guider un processus analytique spécifique pour l’analyse approfondie des données existantes.
Un ensemble de notes d’orientation sur les différents aspects de l’approche PNIN ont été préparées par l’unité d’appui de la PNIN. Ces directives visent à faciliter une approche cohérente pour la mise en œuvre du cycle opérationnel de la PNIN. Des membres de l’équipe PNIN d’EPHI ainsi que d’autres institutions partenaires clés du Comité directeur national de suivi, d’évaluation et de recherche en matière de nutrition ont participé à des webinaires ainsi qu’à un atelier dans le pays sur le contenu des notes d’orientation. L’équipe PNIN en Éthiopie adaptera les directives au contexte local. L’unité d’appui de la PNIN basé en Europe fournit également un support technique direct aux équipes-pays PNIN.
En s’engageant dans l’élaboration de la stratégie de développement des capacités, le cas de l’Éthiopie montre l’importance de se concentrer sur la plus importante structure de gouvernance de la nutrition, sur les politiques et les programmes nationaux afin d’éviter les chevauchements et d’assurer un système durable qui soutienne les objectifs à long terme de la PNIN :
L’Éthiopie met en œuvre la deuxième phase (2016-2020) de son programme national sur la nutrition (PNN-II). PNN-II est co-signé par 13 ministères. Il est gouverné par une structure nationale de coordination multisectorielle composée de l’Organe national de coordination au niveau politique et décisionnel et du Comité technique national pour la nutrition au niveau technique et de la planification.
L’initiative PNIN en Éthiopie est établie sous l’égide du programme national multisectoriel de la nutrition et de son système de gouvernance. Elle vise à produire des connaissances et des enseignements pour guider la mise en œuvre du PNN-II et soutenir les secteurs qui y contribuent.
L’initiative PNIN est hébergée par l’Institut éthiopien de la santé publique (EPHI), qui préside également le Comité thématique chargé du suivi-évaluation-recherche (CT-SER), l’un des trois comités thématiques de haut niveau de la structure nationale de coordination multisectorielle. En outre, en raison de ses multiples responsabilités, l’EPHI est étroitement lié au Comité technique national pour la nutrition (NNTC) et à l’Organe national de coordination pour la nutrition (NNCB).
Structure de coordination multisectorielle de la phase II (2016-2020) du programme national de nutrition (PNN)
Au cours de la phase de conception de l’initiative PNIN, le CT-SER a été identifié comme étant le comité le mieux placé pour assumer le rôle de Comité consultatif multisectoriel pour l’initiative PNIN, car ses objectifs sont étroitement alignés sur ceux de l’initiative PNIN. Le comité vise à fournir un soutien et une direction techniques, à générer des données et suivre les progrès, et à aider à la prise de décision dans les meilleurs délais, ceci dans un objectif de réussite de la mise en œuvre du PNN-II. Les membres du CT-SER représentent tous les ministères du gouvernement signataires du PNN-II, ainsi que les donateurs, la société civile et les organisations de recherche. Le CT-SER possède la plupart des caractéristiques du CCM : un grand nombre des fonctions relatives à l’initiative PNIN sont inclues dans ses termes de référence et il remplira les fonctions de validation, de communication et de diffusion ; il est idéalement positionné pour servir de relai officiel entre l’initiative PNIN et le niveau décisionnel national. Il présente également l’avantage de respecter la plupart des principes fondamentaux du CCM : faire partie de la structure de coordination multisectorielle existante qui supervise les progrès de la mise en œuvre du PNN-II, assurer la participation régulière des représentants gouvernementaux du PNN-II et avoir la capacité de mobiliser des compétences supplémentaires grâce à la participation des donateurs, de la société civile et des organisations de recherche.
En dépit de tous ces avantages, le Comité de pilotage compte de nombreux membres. Bien que ce Comité de pilotage ait intégré les rôles consultatifs de l’initiative PNIN dans ses termes de référence, l’initiative PNIN prévoit également de créer un CCM qui lui soit propre, qui sera composé d’un petit groupe de conseillers sélectionnés dotés d’un pouvoir décisionnel de haut niveau et de liens étroits avec les ministres. Ce CCM sera créé en 2019 et devrait prendre en charge une sélection d’activités spécifiques à l’initiative PNIN.
Le CCM suit une double approche en Éthiopie puisqu’il s’appuie sur un comité existant, le CT-SER, et un comité consultatif propre à l’initiative PNIN.
Les termes de référence existants définissaient les modalités d’adhésion et de fonctionnement du CT-SER avant la mise en œuvre de l’initiative PNIN. Le CT-SER assumera de plus les tâches du CCM suivantes :
Au cours de la période de lancement de l’initiative PNIN, le Comité de pilotage SER a demandé à l’équipe-pays PNIN d’explorer plus avant les activités à mener pour encore améliorer la réduction du retard de croissance. En conséquence, l’équipe a commencé à travailler sur un projet pilote « EAH et nutrition » dans le cadre de l’initiative PNIN.
EPHI préside le CT-SER et l’Institut éthiopien de recherche agricole (EIAR) le copréside.
Le principal avantage de l’intégration de certaines des fonctions du CCM au sein du CT-SER existant est que ce dernier est déjà une structure fonctionnelle et fiable. Les termes de référence du comité sont formalisés et tous les membres du comité ont été officiellement nommés par leurs ministères respectifs et sont bien sensibilisés aux questions de nutrition actuelles dans le pays et au sein de leurs institutions respectives. Le CT-SER se réunit régulièrement et de nombreux membres ont des liens directs avec les décideurs de haut niveau. Le caractère multisectoriel du comité devrait faciliter l’accès aux données d’un secteur à l’autre, car les membres ont tout intérêt à répondre aux questions de politique traitées par l’initiative PNIN.
Par son rôle de président du CT-SER et son rôle dans le NNCT et le NNCB, EPHI collabore en continu avec un large éventail de parties prenantes multisectorielles dans le domaine de la nutrition. Il rend compte de l’initiative PNIN aux plus hautes structures de gouvernance de la nutrition, permettant ainsi un effet de levier politique et décisionnel de haut niveau.
Enfin, cette configuration favorise la mise en oeuvre multisectorielle du PNN et facilite l’approche de renforcement des capacités de l’initiative PNIN, car les membres motivés du CT-SER à la fois contribuent au processus d’évaluation des besoins en termes de capacités et bénéficient des investissements en matière de renforcement des capacités.
Cependant, le CCM de l’initiative PNIN ne sera opérationnel qu’en 2019, il reste donc à voir s’il sera capable de nouer des relations de travail efficaces avec le CT-SER pour travailler en complémentarité ainsi que d’acquérir la respectabilité nécessaire pour influencer le processus décisionnel au plus haut niveau.
Le Guatemala a renforcé et institutionnalisé son approche en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle par le biais d’une série de cadres juridiques et politiques relatifs à la sécurité alimentaire et la nutrition, à partir de 2005, lorsque la loi a promulgué la mise en place du système de coordination multisectorielle (le système de sécurité alimentaire et nutritionnelle appelé SINASAN).
Le SESAN (Secrétariat à la sécurité alimentaire et nutritionnelle) est la structure centrale du système de coordination multisectorielle de la nutrition dans le pays, placé sous la présidence guatémaltèque, qui abrite également un comité de tous les ministres en tant qu’organe décisionnel. Le SESAN est également chargé de superviser et de coordonner la mise en œuvre de la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle 2016-2020.
Structure organisationnelle du système de sécurité alimentaire et nutritionnelle du Guatemala (SINASAN)
Lorsque l’initiative PNIN a été mise en place en 2017, elle s’est positionnée comme un « vecteur » essentiel pour aider le SESAN à suivre et recueillir des éléments factuels sur la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention de la malnutrition chronique du Guatemala pour 2016-2020. La stratégie est alignée sur la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle, mais elle met davantage l’accent sur la réduction du retard de croissance. De ce fait, la PNIN renforce le système d’information centralisé existant, géré par le SESAN, qui repose sur des données provenant de systèmes d’information de différents ministères clés.
Une fois le positionnement de l’initiative PNIN clarifié, différentes options pour la création d’un Comité consultatif multisectoriel (CCM) ont été examinées au cours des six mois de la phase de conception de l’initiative PNIN en 2017. Les options étaient basées sur un examen approfondi des structures nationales de coordination multisectorielle dirigé par le CATIE (Centro Agronómico Tropical de Investigación y Enseñanza), partenaire de mise en œuvre de l’initiative PNIN. Cet examen comprenait la révision de documents juridiques et des entretiens avec des homologues gouvernementaux et non gouvernementaux majeurs. Compte tenu des spécificités du Guatemala, les parties prenantes ont convenu que le CCM devait soutenir le système existant et faire ainsi partie des structures de coordination de la sécurité alimentaire et nutritionnelle existantes.
La décision finale a été de relier le CCM au Comité interinstitutionnel (ou CTI) existant. Le CTI est un comité technique au sein duquel tous les ministères jouant un rôle dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle sont représentés. Bien qu’il soit composé uniquement de représentants des gouvernements, sa réglementation permet de faire appel à une participation ad hoc des partenaires de développement et de la société civile.
Le choix de cette option est conforme aux principes fondamentaux du CCM : ce dernier s’intègre dans des structures de coordination multisectorielle, sa structure est formalisée afin d’assurer la participation continue des membres et il est suffisamment flexible pour solliciter une participation ad hoc d’experts extérieurs au gouvernement.
Dans les statuts juridiques du comité existant, le CTI est autorisé à « créer tout comité permanent ou temporaire qu’il jugera nécessaire pour s’acquitter de ses fonctions ». Lorsque les comités sont permanents ou intégrés, « leur nature, leur objectif et leur organisation doivent être précisés », et « les ressources financières nécessaires à leur fonctionnement doivent être indiquées ». Le CCM est enregistré en tant que « comité de travail » du CTI en vertu de la loi, ce qui assure son institutionnalisation et sa durabilité.
Le rôle principal du Comité consultatif multisectoriel est de « soutenir, orienter et fournir des apports techniques à tous les axes de travail de l’initiative PNIN visant à renforcer le système d’information centralisé pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle afin que celui-ci s’acquitte de son mandat de suivi des progrès de la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention de la malnutrition chronique et de compréhension de l’évolution de la malnutrition chronique dans une approche coordonnée et compréhensive ».
Les rôles spécifiques du Comité comprennent :
Le Comité est multisectoriel et multi-acteurs par nature : il est composé de représentants des institutions gouvernementales et de tous les ministères qui font partie du système de sécurité alimentaire et nutritionnelle, généralement des responsables de programme chargés de la planification, du suivi et de l’évaluation. Le Comité plénier est présidé par le chef de la division de la planification, du suivi et de l’évaluation du SESAN.
Pour fonctionner le plus efficacement possible, un groupe restreint a été constitué, comprenant les représentants des quatre principaux ministères et institutions responsables de la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention de la malnutrition chronique : le ministère de la Santé publique et de l’Assistance sociale, le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Alimentation, le ministère du Développement social et l’Agence chargée de l’approvisionnement en eau potable.
Le Comité recherchera une contribution active et la participation de représentants de la société civile, du secteur privé et de partenaires de développement internationaux, puisque la loi permet la représentation et la contribution de la société civile et de partenaires aux comités du CTI.
Le CTI non seulement supervise le CCM, mais aussi présentera ses conclusions et recommandations au comité décisionnel de tous les ministres concernés par la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les résultats intermédiaires et les conclusions du CCM seront partagés avec d’autres forums de coordination technique, tels que la plateforme SUN, la société civile et les forums de coordination des donateurs.
Comme toutes les parties prenantes guatémaltèques ont estimé qu’il était essentiel d’intégrer officiellement le CCM dans les structures de coordination de la sécurité alimentaire et nutritionnelle existantes, les six premiers mois de la phase de mise en œuvre de la PNIN ont été consacrés au processus d’institutionnalisation (d’octobre 2017 à mars 2018). Ce processus élaboré a offert au CCM la légitimité et l’autorité nécessaires pour fonctionner efficacement. Le CCM utilisera les dispositifs de communication formels entre les niveaux technique et décisionnel existants afin d’établir un dialogue politique fondé sur les données. Bien qu’il soit trop tôt pour en avoir la preuve, cette configuration maximise la probabilité d’influencer les décisions politiques et de maintenir le dialogue politique au-delà de la durée du projet.
La configuration actuelle n’est pas sans présenter de difficultés. La structure du CTI est tenue de se conformer aux procédures gouvernementales pour convoquer des réunions et peut donc manquer de souplesse et de réactivité pour répondre dans un délai convenable aux besoins de la PNIN. La mobilisation de l’ensemble du comité, avec ce grand nombre de représentants gouvernementaux, s’est révélée difficile jusqu’à présent. Cependant, la constitution du groupe restreint – avec des représentants des quatre ministères clés officiellement nommés – offre la possibilité de fonctionner de manière souple et efficace. À partir de décembre 2018, le groupe restreint s’était réuni dans des situations spécifiques, notamment lors d’un premier atelier destiné à lancer le processus de formulation des questions de politique.
La plateforme PNIN au Guatemala a pour objectif d’être reproduite au niveau infranational. Le SESAN a choisi un département chargé de faire une analyse coût/efficacité de la mise en place d’une plateforme PNIN à un échelon décentralisé, comprenant un CCM départemental.
Au Guatemala, un Comité directeur fournit des précisions et de la transparence sur les plans et dispositifs aux principaux partenaires de la PNIN. Ce comité comprend des représentants de la délégation de l’UE, en tant que principal donateur soutenant la PNIN, le Secrétariat à la sécurité alimentaire et nutritionnelle (SESAN), en tant qu’hôte gouvernemental de la PNIN, et le CATIE (Centre agronomique tropical de recherche et d’enseignement supérieur), en tant qu’organisation gérant la subvention et fournissant une assistance technique.
Le Comité directeur se réunit régulièrement (trois fois par an). Les réunions attirent de nombreux participants et comprennent des discussions approfondies sur les progrès réalisés, les obstacles rencontrés et les moyens de les surmonter.
Le CATIE a chargé un coordonnateur expérimenté, un assistant et un administrateur financier de gérer la PNIN. L’équipe du CATIE se réunit chaque semaine pour discuter des progrès et des problèmes et entretient des contacts réguliers (quotidiens) avec l’hôte gouvernemental de la PNIN, le SESAN, au sujet de la mise en œuvre du projet.
Le CATIE a développé un outil de gestion de projet élaboré dans Excel, qui permet de suivre les objectifs, les activités et les dépenses, avec un simple système de feux de signalisation pour signaler les progrès ou les problèmes rencontrés au Comité directeur du projet.
Télécharger le modèle de suivi de projet Excel du CATIE.
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