Exemples

  • Qu’entend-on par divisions « infranationales » dans les pays PNIN ?

    Les sous-divisions administratives diffèrent selon les pays. Pour les besoins de cet guide, les définitions suivantes sont adoptées :

    • Le terme générique « région » correspond au « niveau administratif infranational de niveau N-1 », dans le cadre duquel un pays est généralement divisé en 10 à 20 sous-divisions.
    • Le terme générique « district » correspond au « niveau administratif infranational de niveau N-2 », dans le cadre duquel un pays est généralement divisé en 30 à 100 sous-divisions.

    Cette dénomination correspond à la situation existante dans la plupart des pays PNIN à l’exception de la Côte d’Ivoire, où ce que l’on appelle ici « région » correspond en fait à un « district » et vice-versa.

    Sous-divisions administratives dans les pays PNIN
    *****
  • Tableau de bord national et infranational SUN MEAL

    Lien :
    [https://scalingupnutrition.org/fr/progres-et-impact/suivi-evaluation-redevabilite-et-apprentissage-meal/]

    Des tableaux de bord nationaux ont été élaborés pour les pays SUN. En outre des tableaux de bord infranationaux sont en cours d’élaboration, qui sont légèrement différents et ont pour but de comparer les données entre les districts.

    Principales caractéristiques du tableau de bord SUN MEAL :

    • Sous-sections claires qui correspondent directement à la théorie du changement du Mouvement SUN et sont conformes, à de nombreux égards, aux cadres de nutrition du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Lancet.
    • Les indicateurs ne présentant « aucune donnée » sont clairement visibles (bien qu’ils ne soient pas présentés dans cet exemple).
    • L’année la plus récente au cours de laquelle l’indicateur a été collecté est incluse.
    • Les sources de données sont incluses.
    • Un code de couleurs montre clairement les résultats en comparaison avec les résultats médians des autres pays (ou la valeur médiane nationale dans le cas d’un tableau de bord infranational).
    • Les tableaux de bord infranationaux qui ne sont pas encore totalement finalisés présentent un codage de couleurs permettant de comparer les différentes régions.
    • Un résumé narratif est inclus.
    • Une page expliquant la classification des couleurs est incluse.
    • 6 pages au total pour les tableaux de bord nationaux ; 8 pages pour les premières ébauches de tableaux de bord infranationaux (pas encore publiés).

    Contenu du tableau de bord SUN MEAL :

    • Environnement favorable
    • Financement pour la nutrition
    • Intervention et approvisionnement en aliments
    • Législations adoptées
    • Facteurs en faveur de la nutrition dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD)
    • ANJE et apports alimentaires
    • Statut nutritionnel
    • ODD liés à la nutrition
    Exemple

    Extrait du tableau de bord SUN MEAL du Burkina Faso

  • Tableau de bord POSHAN au niveau des districts (Inde)

    Lien :
    http://poshan.ifpri.info/category/publications/district-nutrition-profiles/

    Principales caractéristiques du tableau de bord POSHAN :

    • Tableau de bord au niveau des districts.
    • Sous-sections claires.
    • Graphique à barres très clair et simple présentant la valeur moyenne du district et celle de l’État. L’un des problèmes qui se posent avec ce type de graphique à barres réside dans l’échelle, car il est difficile de comparer les indicateurs allant de 10 à 20 % avec ceux allant de 40 à 50 %.
    • Les indicateurs ne présentant « aucune donnée » sont clairement visibles.
    • Les sources de données sont incluses.
    • Une section avec des « points de discussion possibles » est incluse.
    • Page mentionnant les cause de la malnutrition et les sources d’information.
    • 4 pages au total pour les tableaux de bord infranationaux.

    Contenu du tableau de bord POSHAN :

    • Profil démographique
    • La situation de la nutrition
    • Causes immédiates de la nutrition
    • Couverture des interventions spécifiques à la nutrition
    • Causes sous-jacentes et fondamentales de la nutrition
    • Interventions qui affectent les causes fondamentales et sous-jacentes
    Exemple

    Extrait du tableau de bord POSHAN du district de Bokaro

  • Tableau de bord national du GNR

    Lien :
    https://globalnutritionreport.org/

    Principales caractéristiques du tableau de bord du GNR :

    • Sous-sections claires.
    • Présentation visuelle pratique avec une variété de couleurs, mais plutôt dense.
    • Certains graphiques sont difficiles à interpréter au premier abord.
    • Les sources de données sont incluses.
    • Des analyses des inégalités, définies par le quintile de richesse, sont incluses.
    • Une section présentant les progrès réalisés relativement aux cibles mondiales en matière de nutrition est incluse.
    • 2 pages au total pour les tableaux de bord nationaux.

    Contenu du tableau de bord du GNR :

    • Données économiques et démographiques
    • Anthropométrie des enfants
    • Statut nutritionnel des adolescents et des adultes
    • Progrès réalisés relativement aux cibles mondiales en matière de nutrition
    • Couverture des interventions et pratiques d’alimentation des enfants
    • Causes sous-jacentes
    • Ressources financières et dispositions politiques, juridiques et institutionnelles
    Exemple

    Extrait du tableau de bord GNR de l’Ouganda

  • Tableau de bord national Countdown 2030

    Lien :
    http://countdown2030.org/country-and-regional-networks/country-profiles

    Principales caractéristiques du tableau de bord national Countdown 2030 :

    • Sous-sections claires.
    • Présentation visuelle pratique avec une variété de couleurs, mais plutôt dense.
    • Profil interactif en ligne avec un grand potentiel.
    • Des représentations graphiques de l’équité très simples à interpréter sont incluses.
    • Des liens vers les sources de données sont inclus.

    Contenu du tableau de bord national Countdown 2030 :

    • Données démographiques
    • Couverture de la continuité des soins
    • Équité
    • Santé maternelle et du nourrisson
    • Nutrition des femmes et des enfants
    • Santé des enfants
    • Politiques, système, financements
    • Environnement
    Exemple

    Extrait du tableau de bord Countdown 2030 de la République de Côte d’Ivoire

  • Tableau de bord national du système d’information sur la nutrition de l’OMS (WHO NLiS)

    Lien :
    http://apps.who.int/nutrition/landscape/report.aspx

    Principales caractéristiques du tableau de bord WHO NLiS :

    • Sous-sections claires.
    • L’année au cours de laquelle l’indicateur a été collecté est incluse.
    • Lien direct vers la source d’information (utile pour les lecteurs en ligne, moins pour ceux qui consultent les tableaux de bord imprimés).
    • Informations très claires sur la signification et l’interprétation de chaque indicateur (fenêtre pour cliquer).
    • Une section sur les politiques et les programmes figurant dans la base de données GINA est incluse.

    Contenu du tableau de bord WHO NLiS :

    • Malnutrition chez les enfants
    • Malnutrition chez les femmes
    • Carences en vitamines et éléments minéraux
    • Services de santé
    • Sécurité alimentaire
    • Pratiques de soins
    • Engagement
    • Capacité
    • Méta-indicateurs
    • Politiques et actions dans la base de données mondiale sur la mise en œuvre des actions en matière de nutrition (GINA)
    Exemple

    Extrait du tableau de bord WHO NLiS du Guatemala

  • Système d’information, jeu de données, indicateur

    Un système d’information est un système de composants interdépendants qui travaillent ensemble pour collecter, traiter, stocker et diffuser des informations entre les parties prenantes / bénéficiaires afin de faciliter la prise de décision, la coordination, le contrôle, l’analyse et la visualisation (par ex. DHIS2, le référentiel des instituts nationaux de statistique, la plateforme EDS - enquêtes démographie et santé).

    Un jeu de données est un fichier contenant tous les enregistrements individuels d’une enquête spécifique (par ex. enquête EDS dans le pays “X” de l’année 2005).
    Un jeu de données peut être disponible dans un ou plusieurs systèmes d’information. Par exemple, l’enquête EDS de 2012 au Niger est disponible dans le système d’information StatCompiler (plateforme officielle EDS) et dans le système d’information de l’Institut national de la statistique du Niger.

    Un indicateur est calculé en fonction d’une ou de plusieurs variables d’un jeu de données.
    Le même indicateur peut être trouvé dans différents jeux de données, mais il peut être comparable ou ne pas l’être, car :

    • la définition de l’indicateur n’est pas exactement la même. Par exemple, la définition de certains indicateurs dans les enquêtes EDS a évolué avec le temps ;
    • la méthodologie d’échantillonnage utilisée par l’enquête est différente.
  • Deux options pour surmonter de défi n°1

    Option 1 : Limiter l’exercice au niveau des jeux de données (exclure la matrice des indicateurs)

    L’exercice est toujours considérable et son champ d’application peut encore être réduit.

    1. L’éventail de jeux de données à examiner
    Par exemple, la Côte d’Ivoire a décidé d’examiner les jeux de données gérés par les secteurs clés concernés par la nutrition (santé, éducation, genre, affaires sociales, agriculture, ressources animales, eau, économie, finances et planification) et d’autres agences connues pour la gestion de bases de données (Agence nationale pour le développement rural, Offices nationaux de l’eau, etc.).
    Les « secteurs clés » sont ceux impliqués dans le Plan d’action multisectoriel pour la nutrition. Dans certains pays, cette liste peut être beaucoup plus longue, incluant plus de 10 ministères. Dans l’intérêt de l’exercice de cartographie des données, il est recommandé de réduire la liste des fournisseurs de données à examiner afin que l’exercice reste réalisable. D’autres secteurs pourraient être étudiés dans un deuxième temps en utilisant l’expérience acquise lors du premier exercice.

    2. Le niveau de détail des informations à collecter pour chaque jeu de données
    Les équipes-pays PNIN peuvent décider du niveau de détail nécessaire à collecter pour chaque jeu de données. Une option consiste également à demander une description détaillée des jeux de données uniquement pour certains secteurs prioritaires.

    Option 2 : Inclure les jeux de données et la matrice des indicateurs dans l’exercice de cartographie des données

    Le champ d’application de l’exercice de cartographie des données peut être réduit en considérant :

    1. Le nombre et l’éventail des indicateurs à examiner
    Il y a plusieurs manières de décider du nombre et de l’éventail des indicateurs à inclure dans la matrice :

    • Sélectionner les fournisseurs de données principaux au lieu de sélectionner des indicateurs. Par exemple, l’équipe-pays de la PNIN en Côte d’Ivoire a décidé d’enquêter sur toutes les données disponibles dans les ministères clés (santé, éducation, genre, affaires sociales, agriculture, ressources animales, eau, économie, finances et planification) et d’autres agences connues pour la gestion de bases de données (Agence nationale de développement rural, Offices nationaux de l’eau, etc.).
    • Se reporter au plan de suivi & évaluation et à la liste des indicateurs multisectoriels qui sont joints à un Plan national d’action multisectoriel pour la nutrition. Si cette liste est encore trop longue, des indicateurs clés peuvent être identifiés et sélectionnés. Par exemple, l’équipe-pays de la PNIN au Guatemala a sélectionné 70 indicateurs clés à partir du plan de suivi & évaluation. Cela voudrait dire que la matrice des indicateurs est limitée à ces 70 indicateurs mais que la description des jeux de données nécessiterait d’avoir un champ d’application plus large.
    • Adapter le système SUN MEAL qui inclut une liste d’indicateurs multisectoriels (environ 300) et une sous-sélection d’indicateurs clés (environ 70) pour la nutrition.

    2. Le niveau de détail des informations à collecter pour chaque jeu de données
    Plusieurs options sont à prendre en compte pour décider du niveau de détail de chaque indicateur, notamment :

    • Remplir intégralement une matrice des indicateurs. La matrice des indicateurs disponible ici est un exemple d’évaluation approfondie pour chaque indicateur sélectionné.
    • Ne compiler que les informations de base pour chaque indicateur. Par exemple, la PNIN au Burkina Faso a répertorié seulement tous les indicateurs disponibles dans les jeux de données et leur définition.
    • Compléter intégralement la matrice des indicateurs pour les secteurs clés (santé, agriculture, éducation, etc.) et rassembler des informations moins détaillées pour les secteurs moins prioritaires. Par exemple, la PNIN en Éthiopie a décidé de se concentrer sur la nutrition et l’EAH dans la première phase. Cela signifie qu’une matrice des indicateurs détaillée peut être complétée pour ces deux domaines et contenir des informations moins détaillées pour les autres domaines.
  • Le projet « Plateformes nationales d’évaluation » (NEP)

    Le projet NEP est une initiative de l’Université Johns Hopkins menée dans quatre pays africains (Mali, Malawi, Mozambique, Tanzanie) et appuyée par le gouvernement du Canada entre 2014 et 2018.
    Son objectif est de doter les décideurs gouvernementaux des outils et des compétences nécessaires pour évaluer de manière critique dans leur pays l’état de santé et de nutrition des mères, des nouveau-nés et des enfants et favoriser une prise de décision appropriée. Il repose sur une approche cyclique qui ajoute progressivement de nouveaux types de données, d’outils d’analyse et de compétences en communication et diffuse les conclusions aux décideurs, tous concernés par la santé et la nutrition maternelles et infantiles.

    Le projet NEP met en œuvre une approche d’appropriation par le pays conduite par le gouvernement. Il travaille avec de multiples parties prenantes nationales concernées par la santé maternelle et infantile, les données sur la nutrition et la prise de décision, qui ont toutes intérêt à améliorer la santé et la nutrition et à réduire les résultats en termes de mortalité.
    Pour consulter l’expérience des pays concernant le projet NEP ou pour examiner les résultats générés et les leçons apprises, vous pouvez consulter le site Web du NEP.

  • EXERCICE 1 : Commencez par comprendre l’ampleur et la tendance du problème de la sous-nutrition et les tendances par rapport aux objectifs nationaux ou infranationaux

    Travaillez avec les analystes de données pour visualiser l’ampleur et la tendance du problème de la sous-nutrition : il est recommandé d’utiliser l’enquête EDS et toute autre indication de prévalence provenant d’enquêtes nationales validées.
    Établissez les scénarios :

    1. si les tendances continuent comme d’habitude,
    2. si les objectifs nationaux doivent être atteints.

    L’exercice doit être répété au niveau sous-administratif (région, district) auquel le cycle « questions-analyse-résultats » de la PNIN est stratégiquement intéressant. Dans la mesure où les données le permettent, le cycle de la PNIN devrait autant que possible renforcer le niveau de prise de décision décentralisé. Ainsi, les questions identifiées répondent également à ce niveau.

  • EXERCICE 2 : Cartographiez les politiques et plans d’action multisectoriels clés par rapport à la tendance de la sous-nutrition

    Visualisez les principaux plans et politiques multisectoriels par rapport à la tendance de la sous-nutrition et voyez comment cette tendance a évolué pendant la période de mise en œuvre.
    Faites ceci pour les politiques, programmes et/ou changements d’investissements en matière de nutrition les plus pertinents qui sont censés s’être produits au cours des dernières années.

    Les priorités et les intérêts des parties prenantes varieront selon la phase de la politique ou du plan :

    • au stade de la formulation, l’accent sera mis sur la définition des objectifs, la sélection des interventions, la couverture requise, etc. ;
    • lors de la mise en œuvre, les priorités porteront sur l’avancement de la mise en œuvre et la probabilité d’atteindre les objectifs ;
    • lors de l’évaluation, l’accent sera mis sur l’impact : ce qui a fonctionné, ce qui n’a pas fonctionné.

    Chaque phase représente une opportunité stratégique d’améliorer la suivante, du moment que l’information est disponible pour les décideurs.
    L’hypothèse est la suivante : si la politique multisectorielle, le plan ou le programme multisectoriel est bien conçu(e) et que les interventions sont mises en œuvre 1) selon la couverture prévue et 2) avec la qualité souhaitée, un impact sur les résultats escomptés devrait être constaté.
    La visualisation de la période de mise en œuvre de la politique, du plan ou du programme par rapport à la tendance de la sous-nutrition fournira une première idée de la probabilité d’exactitude de ces hypothèses.

  • EXERCICE 3 : Visualisez le calendrier de mise en œuvre des politiques et des plans multisectoriels

    • Affichez les périodes de mise en œuvre des politiques, plans et programmes multisectoriels sur une seule ligne chronologique.
    • Ajoutez des informations complémentaires sur le contexte de mise en œuvre, comme indiqué dans l’exemple de pays fictif ci-dessous.

    Ce chronogramme peut aider à confirmer les priorités des décideurs politiques pour les 12 à 24 prochains mois et aidera à identifier les possibles fenêtres d’opportunité pour influencer les cycles de planification, de formulation ou d’évaluation.

    L’exemple fictif ci-dessous montre que les décideurs politiques de ce pays ont besoin d’informations en 2018 sur l’avancement de la mise en œuvre de la phase II du Plan d’action multisectoriel et sur la probabilité que le plan atteigne ses objectifs d’ici 2020. L’absence d’évaluation à mi-parcours rend ce besoin d’information plus aigu, et ce besoin peut être comblé par la PNIN.
    Avec la transition politique à venir en 2019, les nouveaux décideurs politiques auront également besoin d’informations sur l’« avancement de la mise en œuvre » afin d’étayer la formulation d’une nouvelle politique d’ici 2020.

    REMARQUE : La relation entre les politiques ou les plans multisectoriels et sectoriels peut être visualisée de la même manière, afin de déterminer si ces derniers pourraient constituer un point d’entrée pour un soutien stratégique aux efforts multisectoriels.

  • EXERCICE 4 : Identifiez les décisions en matière de politiques, de programmes ou d’investissements susceptibles d’être influencées et choisissez le niveau administratif à influencer

    À terme, le processus d’examen donnera à l’équipe PNIN une première idée des priorités des décideurs et du calendrier correspondant sur lequel le cycle « questions-analyse-résultats » devrait être axé.

    La sélection initiale des priorités sera basée sur les informations rassemblées lors de l’examen des politiques, en utilisant les conseils précités, et sur les commentaires des parties prenantes.

    Dans le même temps, l’équipe devra décider à quel niveau administratif le cycle de la PNIN entend renforcer le processus de prise de décision. Cette décision dépendra de la manière dont les interventions nutritionnelles sont décentralisées, de l’intérêt des décideurs politiques et de la disponibilité des données au niveau infranational. La demande d’informations risque d’être plus forte au niveau infranational, pour lequel la capacité à utiliser les données collectées est souvent sous-optimale et auquel une boucle de rétroaction fait souvent défaut. Le tableau de bord infranational peut soutenir l’analyse au niveau décentralisé tant que le processus est lancé par l’intérêt des décideurs et la formulation des questions.

  • EXERCICE 5 : Identifiez et apprenez à connaître vos « décideurs » aux différents niveaux administratifs

    À ce stade, l’équipe doit bien connaître les différents décideurs tout au long de la chaîne de mise en œuvre. Des points focaux au sein des différents secteurs peuvent aider l’équipe de la PNIN à les identifier.

    Les décideurs ne se limitent pas nécessairement aux décideurs politiques : les planificateurs de programmes et les responsables de la mise en œuvre sont d’autres acteurs de la chaîne de mise en œuvre qui prennent également à leur niveau des décisions pour améliorer les actions de nutrition.

    La catégorisation des décideurs, en fonction du niveau administratif auquel ils interviennent et du type de décisions qu’ils peuvent prendre, aidera à évaluer la diversité des besoins des parties prenantes de la PNIN.

    Un exercice de cartographie des acteurs (voir par exemple la section 4.1, page 3) peut aider à identifier les parties prenantes et leur niveau d’intérêt ou d’implication. Cet exercice contribue à affiner la pertinence politique des questions par rapport à leur intérêt et à formuler le « scénario » des conclusions de façon ciblée pour chaque « type » de décideurs.

  • EXEMPLE 2 : Identifier les différents éléments d’une question par rapport au chemin de l’impact et les décomposer en sous-questions

    Les investissements (moyen) dans les interventions dans le domaine de l’eau, l’hygiène et l’assainissement (EAH) (activité) ont-ils conduit à un meilleur accès aux installations d’EAH (produit) entraînant une réduction du pourcentage d’enfants souffrant de diarrhée (résultat) et une réduction de la sous-nutrition infantile (impact) ?

    1. Décomposer la question en questions plus spécifiques afin de mieux comprendre les étapes intermédiaires du chemin de l’impact.
    Par exemple :

    • Les investissements dans les interventions EAH ont-ils changé au cours des 5 dernières années ?
    • Comment les investissements dans les interventions EAH sont-ils répartis au niveau infranational ?
    • La couverture des interventions EAH a-t-elle changé au cours des 5 dernières années ?
    • Les interventions EAH atteignent-elles les populations cibles ?
    • Les interventions EAH ont-elles permis d’améliorer l’accès aux latrines/à l’eau potable ?

    2. Décortiquer la question pour identifier les indicateurs, la relation entre les indicateurs et les hypothèses éventuelles, afin de générer des questions plus spécifiques auxquelles les données disponibles pourront répondre.
    Par exemple :

    • Les indicateurs peuvent être des investissements ou la couverture du programme.
    • Les relations sont : « les investissements EAH entraînent une couverture accrue du programme EAH ».
    • Les hypothèses sont : « les investissements EAH se traduisent directement par une couverture accrue du programme ».

    3. Zoomer sur une question spécifique et la décortiquer plus avant.
    Par exemple :

    • La dernière hypothèse peut à son tour devenir une question à détailler : « les investissements EAH se traduisent directement par une couverture accrue du programme ».
    • Les investissements dans l’EAH se traduisent-ils par des dépenses budgétaires équivalentes aux niveaux régional/départemental pour les interventions EAH ?
    • Pour quelles interventions EAH les investissements ont-ils été réalisés au niveau régional ? Quelle était la répartition du budget entre les régions ?
    • Le personnel a-t-il été embauché, formé et supervisé de manière égale dans chaque région ? Les fournitures et le matériel étaient-ils disponibles de manière égale dans chaque région pour permettre d’atteindre la couverture prévue ?
    • Etc.
  • EXEMPLE 3 : Formuler des questions liées à un parcours de protection sociale pour un impact sur la nutrition

    D’après le secrétariat du Mouvement SUN (SMS), 2015. La contribution de l’agriculture et de la protection sociale à l’amélioration de la nutrition ; Scaling up Nutrition in Practice. Genève.

    Le développement de chemins de l’impact plus détaillés que ceux présentés dans cet exemple, qui mettent en évidence des hypothèses spécifiques et des relations spécifiques entre les activités, les produits et les moyens, permettra de formuler des questions plus spécifiques et plus détaillées pour aider à identifier les goulots d’étranglement, telles que :

    • « Le budget alloué à la mise en œuvre des interventions de protection sociale a-t-il également été utilisé pour renforcer les capacités en ressources humaines, cela a-t-il conduit à une meilleure qualité des services et à un meilleur ciblage ? »
    • « Quelles sont les raisons d’une absence d’augmentation de la couverture des interventions de protection sociale : effectifs insuffisants, faible niveau de formation, prestation de services de mauvaise qualité, nombre insuffisant de points de distribution, ciblage inadéquat, suivi incomplet ? »
  • Les types des données qui peuvent être utilisées par une PNIN

    La PNIN est unique en ce sens qu’elle rassemble et valorise de multiples sources de données partagées par les différents secteurs qui influencent la nutrition : santé, agriculture, eau, assainissement et hygiène, protection sociale et éducation, entre autres.
    Les données classiques que la PNIN utilise proviennent :

    • d’enquêtes basées sur la population au niveau national (pouvant être représentatives au niveau infranational) :
      • enquêtes démographiques et sanitaires (EDS) ; enquêtes par grappes à indicateurs multiples (MICS) ; enquêtes nationales sur la nutrition (NNS) ; enquêtes sur le revenu et les dépenses des ménages (ERDM) ; enquêtes sur les dépenses de santé et de nutrition ; évaluation de la disponibilité et de la capacité opérationnelle des services (SARA), etc.
    • d’enquêtes auprès de la population locale (représentative d’un district / d’une région) :
      • enquêtes sur la nutrition (SMART) ; enquêtes auprès des ménages ; enquêtes sur la couverture des interventions, etc.
    • de données de programme :
      • données de routine collectées par secteur ;
      • données de suivi collectées par secteur.
    • de données du système d’alerte précoce.
    • de données financières :
      • évaluation du budget nécessaire (plan d’action pour la nutrition) ;
      • engagements officiels pour des investissements financiers ;
      • allocation budgétaire aux niveaux central et infranational.
    • de données de modélisation :

    Cette liste n’est pas exhaustive. Chaque pays doit explorer la masse des informations disponibles. L’exercice de cartographie de données est utile à cet effet (voir section 3.1).

  • Exemple 1 : Analyse des tendances du retard de croissance pour suivre les progrès

    En utilisant les données d’enquêtes nationales issues d’EDS et de MICS, une analyse des tendances peut servir à estimer le taux de réduction annuel moyen du retard de croissance (voir section 3.6). La même méthode peut être appliquée à d’autres indicateurs cibles.

    Avec cette méthode, la PNIN peut répondre aux question suivantes :

    • Quelle est la tendance actuelle de la réduction du retard de croissance ?
    • La réduction du retard de croissance s’est-elle accélérée au cours de la période de mise en œuvre du dernier plan d’action multisectoriel pour la nutrition ?
    • La tendance actuelle de la réduction du retard de croissance est-elle suffisante pour atteindre l’objectif ?
    Taux de réduction du retard de croissance annuel moyen mondial

    (Source : EU Action Plan on Nutrition)
    Cette analyse effectuée au niveau mondial montre que le taux de réduction annuel moyen actuel n’est pas suffisant pour atteindre l’objectif prévu pour 2025.

  • Exemple 2 : Diagramme de Venn pour visualiser la coexistence de multiple formes de malnutrition

    Ce diagramme de Venn montre la population touchée par une ou plusieurs formes de malnutrition.
    Il est extrait du Global Nutrition Report, qui a analysé les données au niveau national.
    Une analyse similaire peut être réalisée au niveau infranational pour montrer quelles régions sont affectées par quelles formes de malnutrition et quelles actions sont nécessaires.
    Ce diagramme permet de mettre en évidence le double fardeau de la malnutrition.
    La même figure avec le nombre réel d’enfants affectés par région peut indiquer où il est pertinent d’investir.

    Coexistance des multiples formes de malnutrition dans un pays d’Afrique

    (Source : Global Nutrition Report)

  • Exemple 3 : Analyse descriptive visant à améliorer le ciblage d’un programme d’assistance sociale au Mexique

    Un programme national d’assistance alimentaire est mis en place au Mexique depuis des décennies.
    En 1994, une analyse descriptive des niveaux de revenu des bénéficiaires du programme a montré que celui-ci n’était pas très efficace pour cibler les ménages les plus pauvres.
    Après la mise en œuvre de mesures actives, la même analyse a montré qu’en 2000 un bien plus grand nombre de bénéficiaires du programme correspondaient aux ménages dont le revenu était le plus bas.

    Incidence du bénéfice de l’assistance sociale axée sur l’alimentation par décile de revenu, 2014-2020

    Source : Levy, S. (2006). Progress against Poverty. Sustaining Mexico’s POP Programme. Washington, DC : Brookings Institution Press.
    Entre 1994 et 2000, le gouvernement du Mexique a amélioré le ciblage du programme d’assistance sociale axée sur l’alimentation :

    • en 1994, moins de 10 % des bénéficiaires appartenaient au décile de revenu le plus bas ;
    • en 2000, plus de 30 % des bénéficiaires appartenaient au décile de revenu le plus bas.
  • Exemple 4 : Analyse descriptive pour améliorer le ciblage des interventions en matière d’hygiène

    Une analyse descriptive portant sur les disparités régionales montre que les trois régions à fort taux de retard de croissance présentent également un niveau élevé de pratiques de défécation en plein air.
    Cela peut être un point de départ pour étudier plus en détail pourquoi la défécation en plein air est élevée dans ces trois régions et si d’autres causes affichent également des niveaux élevés.

    Taux de retard de croissance et de défécation en plein air par région

    (Source : REACH, Example of Ghana MICS, 2011)

  • Exemple 5 : Analyse descriptive de la couverture des interventions de santé en Inde

    Les suppléments de fer et d’acide folique sont fournis par les services de santé. Ces données combinées suggèrent que la plupart des districts ayant de faibles niveaux de suppléments de fer et d’acide folique ont également une faible couverture en visites de soins prénatals, ce qui suggère un problème d’accès aux services de santé.
    Mais elles montrent également que bon nombre de districts ayant une bonne couverture des visites de soins prénatals ont toutefois une faible couverture en suppléments de fer et d’acide folique, ce qui suggère des problèmes de distribution.
    Des recherches plus approfondies peuvent fournir des informations intéressantes sur ce qui est nécessaire pour améliorer la couverture de la supplémentation en fer et en acide folique.

    Couverture des interventions

    Source : POSHAN

  • Exemple 6 : Analyse de l’équité des pratiques d’alimentation des enfants

    Cette analyse de l’équité des pratiques d’alimentation des enfants montre que certaines pratiques sont plus sensibles aux niveaux de revenu (diversité alimentaire minimale) que d’autres (initiation précoce).
    L’analyse de l’équité est utile pour déterminer si les progrès réalisés profitent à tous, et en particulier aux plus vulnérables.
    Si la plupart des progrès ne sont observés que dans les ménages à revenu élevé, cela suggère un problème de ciblage ou de conception des interventions.

    Pratiques d’alimentation du jeune enfant par quintile de richesse dans un pays d’Afrique

    (Source : Global Nutrition Report)

  • Facteurs de confusion

    Les caractéristiques d’un facteur de confusion sont les suivantes :

    • il est associé au résultat ;
    • il est associé au facteur d’exposition auquel on s’intéresse ;
    • il ne doit pas s’agir d’une étape intermédiaire dans le lien de causalité entre le facteur d’exposition auquel on s’intéresse et le résultat.

    Exemple : Les investissements dans le programme A ont-ils réduit les taux d’anémie ?
    Les facteurs susceptibles de fausser la conclusion concernant l’impact d’une intervention sur les taux d’anémie pourraient par exemple être les suivants :

    • la coexistence d’un autre programme susceptible d’avoir un impact sur la réduction de l’anémie et ciblant les mêmes groupes de population ;
    • la diminution de l’incidence du paludisme dans la zone d’intervention en raison de la diminution des précipitations lors de la mesure de référence.

    Sans contrôle des facteurs de confusion lors de l’analyse de données, il n’est pas possible d’attribuer la réduction des taux d’anémie à l’intervention en matière de nutrition.

    • Bien qu’il soit relativement facile de mesurer une association et de vérifier la temporalité, il est très difficile de contrôler tous les facteurs de confusion (connus et inconnus), car les données sur tous les facteurs de confusion ne sont souvent pas disponibles dans les enquêtes basées sur la population. Cela nécessite généralement un essai contrôlé randomisé dans un cadre de recherche afin de mesurer et de comparer les taux d’anémie et de nombreux facteurs de confusion potentiels entre le groupe d’intervention et un groupe témoin (non exposé à l’intervention), avant et après l’intervention.
    • Les enquêtes nationales basées sur la population et les données de suivi de routine ne comportent généralement pas de groupe témoin.
    • En l’absence de groupe témoin, essayer d’interpréter une association ou un lien de causalité peut conduire à des erreurs. Il existe un risque élevé de tirer des conclusions erronées : par exemple, une intervention en matière de nutrition peut être considérée comme ayant un impact sur l’anémie alors qu’en réalité, un facteur de confusion, et non l’intervention, a provoqué la modification des taux d’anémie.
      Les données issues de ce type d’enquête ne conviennent pas à l’analyse d’un lien de causalité et peuvent conduire à des décisions de politique incorrectes et erronées.
  • Exemple : Pourquoi avoir un groupe témoin est essentiel pour établir un lien de causalité

    Cet essai contrôlé aléatoire a mesuré l’impact d’une intervention conçue pour réduire le retard de croissance.
    Entre 2010 et 2014, il a été observé que :

    • le groupe témoin (sans intervention) a vu ses taux de retard de croissance augmenter de 68,2 % à 74,8 % ;
    • les taux de retard de croissance du groupe d’intervention sont restés presque stables.

    Résultats d’une analyse secondaire relative à un programme de nutrition-santé au Burundi

    (Source : Leroy J.L., Olney D., Ruel M., 2016. Tubaramure, a Food-Assisted Integrated Health and Nutrition Program in Burundi, Increases Maternal and Child Hemoglobin Concentrations and Reduces Anemia : A Theory-Based Cluster-Randomized Controlled Intervention Trial. The Journal of Nutrition, 146(8), 1601-1608, https://doi.org/10.3945/jn.115.227462.)

    • Ce n’est qu’en comparant le delta entre avant et après l’intervention pour le groupe témoin et le groupe d’intervention qu’une conclusion solide peut être tirée : l’intervention a réduit les taux de retard de croissance de 6,4 points de pourcentage (74,8-68,2) – (64,3-64,1 ).
    • En l’absence de groupe témoin, les mesures « avant et après intervention » pour le groupe d’intervention pourraient être comparées, ce qui permettrait de conclure que l’intervention n’a eu aucun impact (augmentation de 0,2 pp).
    • En l’absence de mesure de référence, les populations « avec et sans » intervention pourraient être comparées, ce qui permettrait de conclure que l’intervention a eu un impact très important (réduction de 10,5 pp).

    Dans les deux derniers cas, une conclusion erronée a été tirée.

  • Plan d’analyse des données

    1. Pourquoi un plan d’analyse des données ?
    « Un plan d’analyse de données vous aide à réfléchir aux données que vous allez collecter, à leur utilisation et à leur analyse. La planification des analyses peut représenter un précieux investissement en temps » (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, 2013).
    La méthode pour élaborer un plan d’analyse de données dans le contexte de la PNIN n’est pas très différente de la méthode utilisée dans un contexte de recherche.
    Dans le contexte de la PNIN, le processus devrait être plus simple car :

    • un cadre d’analyse de données est déjà généré (étape 3 du processus de formulation des questions) et constitue la base du plan d’analyse de données plus détaillé (après l’étape 4 du processus de formulation des questions) ;
    • les méthodologies d’analyse de données sont décrites dans cette section, pages 7 à 9 ;
    • la PNIN concerne l’utilisation de données existantes, il ne s’agit pas de concevoir un protocole pour la collecte de nouvelles données.

    La partie suivante décrit brièvement le contenu d’un plan d’analyse de données en se concentrant sur ce qui est un peu spécifique à la PNIN.

    Recommandations générales :

    • Ne paniquez pas !
    • Utilisez les conseils et les expériences de collègues et d’experts.
    • Contacter rapidement un expert si nécessaire.

    Lectures recommandées :

    2. Qu’est-ce qu’un plan d’analyse des données ?

    • Question principale et sous-questions
    • Jeu(x) de données à utiliser
    • Critères d’inclusion / d’exclusion
    • Variables à utiliser pour l’analyse principale
    • Méthodes statistiques et logiciels à utiliser
    • Tableaux
      => Estimation du temps et des ressources nécessaires

    3. Question principale et sous-questions
    À ce stade, la question de politique (et, dans certains cas, ses sous-questions) est déjà bien définie (cette section, page 11).
    Répondre à toutes les sous-questions fournira une réponse complète à la question principale.

    4. Jeux de données à utiliser
    Le ou les jeux de données nécessaires sont listés.
    Dans le contexte de la PNIN, il peut être nécessaire d’apporter une attention particulière à la gestion des données : comme le ou les jeux de données peuvent provenir de sources différentes et/ou peuvent ne pas avoir été conçus pour la question principale, il peut être nécessaire d’harmoniser / de compléter / de nettoyer le ou les jeux de données bruts.

    • Les jeux de données sont-ils comparables ?
    • Les indicateurs sont-ils harmonisés ?
    • Est-il nécessaire de transformer les données pour l’analyse ?
      Pour répondre à ces questions, vous devez avoir accédé aux jeux de données en question.

    5. Critères d’inclusion/exclusion
    Dans cette partie, les sous-groupes de population, le périmètre géographique, la période… sont définis très précisément.
    Vous devez également clarifier le niveau de qualité des données requis pour l’analyse.
    En effet, en fonction de l’analyse, vous devrez être plus ou moins strict sur le niveau de qualité des données requis.
    Ceci est détaillé dans la section 3.3 sur la qualité des données.

    6. Variables à utiliser pour l’analyse principale
    Dans cette partie, vous définissez précisément les variables / les indicateurs à utiliser dans l’analyse.
    Par exemple, si vous analysez « l’obésité », vous devez préciser si vous vous référez à l’indice de masse corporelle (IMC) et si vous allez utiliser différentes catégories d’IMC, la moyenne ou les deux.
    Dans le contexte de la PNIN, l’harmonisation de la définition des indicateurs entre les jeux de données sera importante.

    7. Méthodes statistiques et logiciels à utiliser
    Assurer la cohérence avec la partie 4 des notes d’orientation sur l’analyse de données.
    De plus, pour ne fournir que des analyses incontestables (cette section, page 4), assurez-vous que la méthode statistique utilisée est cohérente avec les jeux de données disponibles et avec la qualité des données de ces jeux de données. Le choix de la méthode statistique est essentiel afin d’éviter une surinterprétation des données qui pourrait conduire à des conclusions erronées.
    L’équipe PNIN a-t-elle la capacité technique de gérer la méthode statistique et le logiciel identifiés ?

    8. Tableau
    Rien de spécifique à la PNIN.

    9. Estimation du temps et des ressources nécessaires
    À ce stade, une estimation précise du temps et des ressources nécessaires pour mener l’analyse doit être réalisée.
    Si cette estimation prévoit plus de temps que l’estimation initiale effectuée lors du cadre d’analyse de données, vous pouvez ajuster la ou les questions à traiter en premier.

  • Expérience de gestion de la PNIN au Guatemala

    Au Guatemala, un Comité directeur fournit des précisions et de la transparence sur les plans et dispositifs aux principaux partenaires de la PNIN. Ce comité comprend des représentants de la délégation de l’UE, en tant que principal donateur soutenant la PNIN, le Secrétariat à la sécurité alimentaire et nutritionnelle (SESAN), en tant qu’hôte gouvernemental de la PNIN, et le CATIE (Centre agronomique tropical de recherche et d’enseignement supérieur), en tant qu’organisation gérant la subvention et fournissant une assistance technique.

    Le Comité directeur se réunit régulièrement (trois fois par an). Les réunions attirent de nombreux participants et comprennent des discussions approfondies sur les progrès réalisés, les obstacles rencontrés et les moyens de les surmonter.

    Le CATIE a chargé un coordonnateur expérimenté, un assistant et un administrateur financier de gérer la PNIN. L’équipe du CATIE se réunit chaque semaine pour discuter des progrès et des problèmes et entretient des contacts réguliers (quotidiens) avec l’hôte gouvernemental de la PNIN, le SESAN, au sujet de la mise en œuvre du projet.

    Le CATIE a développé un outil de gestion de projet élaboré dans Excel, qui permet de suivre les objectifs, les activités et les dépenses, avec un simple système de feux de signalisation pour signaler les progrès ou les problèmes rencontrés au Comité directeur du projet.

    Télécharger le modèle de suivi de projet Excel du CATIE.

  • Exemples de documents à consulter

    • Ressources gouvernementales telles que : politiques, plans et programmes nationaux en lien avec la nutrition (multisectoriels et sectoriels avec des objectifs en matière de nutrition).
    • Ressources non gouvernementales telles que :
      • Rapports pays du Mouvement SUN - réseau des organisations des Nations unies et évaluations conjointes annuelles des pays SUN.
      • Documents REACH : examen des politiques, cartographie des parties prenantes et des actions, vision commune ou synthèse de l’analyse de la situation et baromètre de la nutrition.
      • Revue des politiques publiques réalisée par l’équipe PNIN, le cas échéant.
  • Entretien avec l’équipe PNIN du Niger sur la cartographie des données

    15 novembre 2018

    • Issiak Balarabé MAHAMANE, Assistant du Secrétaire Général, INS
    • Guillaume POIREL, Chef de mission de l’assistance technique PNIN, SOFRECO

    Rappel
    L’équipe PNIN du Niger a conduit, dans la phase de démarrage du projet, une étude de cartographie des données entre novembre 2017 et mai 2018 en faisant appel à un consultant externe. L’objectif était de réaliser un « état des lieux et une analyse des système d’informations et des données pour la nutrition au Niger ». L’étude a été mise en œuvre par l’INS (Institut national de la statistique), sous la direction stratégique du Haut-Commissariat à l’initiative « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » (I3N). Cet entretien met en évidence :

    • la manière dont les résultats de la cartographie ont été utilisés pour élaborer un plan de renforcement des capacités pour les secteurs ;
    • la manière dont a été gérée l’absence de définition officielle des indicateurs clés pour la nutrition ;
    • des recommandations méthodologiques pour la collecte des informations.

    Comment s’est déroulée l’étude ? Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?
    Les structures à enquêter ont été ciblées en se basant sur les institutions citées comme « responsable » ou « collaborative » dans les huit engagements de la Politique nationale de sécurité nutritionnelle (PNSN).
    Des questionnaires ont été transmis aux secteurs, engendrant une perte importante de temps. La meilleure méthode est de rencontrer directement les institutions et de faire ce travail de cartographie avec eux. Les informations nécessaires ont été obtenues seulement après 2-3 passages dans chaque institution et seules les institutions au niveau central ont été enquêtées. C’est une limite car certaines informations, notamment sur le dispositif de contrôle de la qualité des données, sont disponibles au niveau sous-national.
    Face à la masse d’information récoltée, il y a eu un gros travail de simplification et de restructuration qui a mobilisé les équipes de la PNIN. Des fiches par secteurs ont été rédigées, regroupant différents aspects.
    Cela a entrainé des délais et retards considérables : au lieu d’être finalisée en décembre 2017 comme initialement prévu, l’étude a été finalisée par le consultant en mai 2018 et puis approfondie par l’équipe PNIN jusqu’en février 2019.

    Comment avez-vous utilisé les résultats de l’étude ?
    D’abord, cette étude a permis d’avoir une information objective sur les données multisectorielles disponibles.
    Les résultats ont permis de dresser une première liste des indicateurs disponibles dans chaque secteur dans un fichier Excel.
    L’étude a aussi produit des fiches par secteur qui détaillent :

    1. Le cadre institutionnel ;
    2. Le cadre organisationnel ;
    3. Le dispositif de collecte ;
    4. Le dispositif de validation et d’assurance qualité ;
    5. Le dispositif de gestion des données,
    6. Les productions effectuées ;
    7. La diffusion et valorisation des informations ;
    8. Les données et indicateurs disponibles ;
    9. Les indicateurs sensibles à la nutrition ;
    10. Les indicateurs retenus pour la PNIN.

    Suite à cet exercice de cartographie des données, il est apparu nécessaire et urgent de constituer une base référentielle des indicateurs de la PNIN. En effet, il n’existe pas au Niger de cadre définissant une liste officielle d’indicateurs multisectoriels pour la nutrition. Nous travaillons pour retenir, dans chaque secteur, les indicateurs sensibles à la nutrition. Ces indicateurs serviront de base à la plateforme PNIN.

    Compte tenu des capacités au sein des institutions partenaires, nous avons décidé de recruter pour quatre mois des chargés d’études sectoriels qui disposent d’indicateurs clairement identifiés et devront s’assurer de la collecte des valeurs de chaque indicateur (de mi-octobre 2018 à mi-février 2019), prérequis nécessaire à l’organisation des données et à la construction du module « Nutrition Info ». Ces travaux permettront d’aboutir à :

    1. La consolidation de la base des indicateurs pour la nutrition. Ainsi, par exemple, nous avons constaté que dans le secteur de la Santé, 27 indicateurs nutrition manquaient dans la cartographie initiale. A ce jour, la consolidation s’effectue en plusieurs étapes : 1/ vérification de l’exhaustivité des indicateurs ; 2/ tri des indicateurs selon leur lien ou « sensibilité » à la nutrition ; 3/ remplissage des 23 champs pour chaque indicateur (définition, périodicité, méthode de calcul, etc.) ; 4/ validation de l’ensemble des champs pour les indicateurs retenus pour la PNIN. Aussi, 239 indicateurs ont été retenus pour les 3 secteurs couverts en cours (123 indicateurs pour la Santé, 23 indicateurs pour l’Éducation, 93 indicateurs pour l’Élevage et l’Agriculture).
    2. L’analyse sur la situation des statistiques nutritionnelles dans les secteurs bénéficiaires.
    3. La mise en place des fiches signalétiques pour chaque indicateur et validation de chaque fiche signalétique.
    4. La collecte des informations et documents.
    5. La mise à jour de la liste des contacts.

    Les chargés d’études sectoriels permettent aussi de renforcer les capacités de chaque secteur et de tisser des relations qui faciliteront l’accès aux données multisectorielles par la suite.

  • Différence entre communication et visibilité

    La visibilité d’une organisation, d’un projet ou d’une initiative spécifiques peut être créée en utilisant leur logo et en reconnaissant leur contribution dans les différents événements de communication qui sont organisés.

    Par exemple, lors d’un événement de lancement de la PNIN dans un pays, le logo des organisations chargées de la mise en œuvre et des donateurs doit être affiché, et si disponible, le logo de la PNIN (soit le logo mondial de la PNIN, soit celui qui a été créé spécifiquement par la PNIN du pays).

    Les pays PNIN qui reçoivent un financement de l’Union européenne sont invités à élaborer un plan de visibilité suivant les lignes directrices spécifiques de l’UE.

    La communication et la visibilité ne sont pas la même chose. La communication concerne des messages spécifiques que l’on souhaite transmettre, pour réaliser des objectifs bien définis, atteindre des publics cibles spécifiques, en utilisant des canaux et des outils de communication appropriés. Un plan de communication est plus élaboré, mais il peut inclure un chapitre spécifique sur la façon dont il entend créer de la visibilité pour la PNIN.

    La création d’une identité et d’une image de marque spécifiques pour la PNIN, incluant la conception d’un logo et l’utilisation de modèles/formats homogènes pour les rapports et les présentations, fait partie du plan de visibilité.

  • Comment procéder à une analyse des parties prenantes ?

    Il peut être très utile de faire une analyse des parties prenantes de l’ensemble du public concerné par la nutrition pour mieux comprendre quel acteur a quelle attitude envers le projet et quelle influence cette personne a.

    Quelqu’un qui est très positif et influent pourrait devenir un champion pour le projet dans l’approche de communication, alors qu’une personne qui est largement négative au sujet de l’approche du projet, mais aussi influente, doit être gérée avec soin et la communication avec cette personne doit être axée sur le changement de son attitude, de négative à neutre.

    Si une personne ayant une attitude négative est perçue comme ayant très peu ou pas d’influence, moins d’efforts doivent être faits pour communiquer avec elle.

    Une cartographie des parties prenantes est généralement effectuée selon deux dimensions : le niveau d’intérêt pour le sujet/projet (négatif à positif) et le niveau d’influence ou de pouvoir que la partie prenante a dans la communauté cible (dans le cas de la PNIN, le système multisectoriel de la nutrition).

    CARTOGRAPHIER LES PARTIES PRENANTES EN FONCTION DE LEUR NIVEAU D’INTÉRÊT ET D’INFLUENCE
  • Example 1 : Utilisation de données de routine pour identifier les tendances

    Les données sanitaires de routine sont généralement compilées dans le but de détecter les épisodes épidémiques. Dans les environnements à faibles ressources, les données de routine peuvent être incomplètes et comporter des erreurs de mesure. Toutefois, analysées avec soin, les données de routine peuvent être suffisantes pour observer les tendances à moyen terme ou les tendances saisonnières d’un état particulier.

  • Example 2 : Analyses nationales vs. infranationales

    La PNIN peut avoir pour objectif d’utiliser les données d’une enquête MICS pour étudier une région particulière. Une enquête nationale telle qu’une enquête MICS a pour objectif premier de produire des chiffres nationaux. Une étude (1) a conclu que « la qualité des données anthropométriques était très variable tant d’une source d’enquête à l’autre qu’à l’intérieur d’une même source et au fil du temps ». Ceci est confirmé par des entretiens avec des professionnels expérimentés (2). Généralement, les données provenant d’une région difficile d’accès pour des raisons de logistique ou de sécurité peuvent être de moindre qualité. La qualité des données de cette région peut être suffisamment bonne pour contribuer à la production d’un chiffre national, mais la PNIN pourrait vouloir appliquer des critères de qualité des données plus rigoureux pour étudier cette région en particulier.

    Références :

    1. Corsi, D. J., J. M. Perkins and S. V. Subramanian (2017). Child anthropometry data quality from Demographic and Health Surveys, Multiple Indicator Cluster Surveys, and National Nutrition Surveys in the West Central Africa region : are we comparing apples and oranges ? Global Health Action, 10(1) : 1328185.
    2. Entretiens menés par l’unité d’appui auprès de 5 analystes de données nutritionnelles début 2019.
  • Bref historique de l’évolution des paramètres utilisés pour calculer le TRAM

    • 2007 : L’UNICEF a produit la note technique 185 pour générer le TRAM de la prévalence de l’insuffisance pondérale.
    • 2012 : Approbation des objectifs nutritionnels de l’AMS pour 2025.
    • 2013 : La Commission européenne a élaboré le Plan d’action pour la nutrition de l’UE 2014-2020. En collaboration avec l’OMS, la Commission européenne a mis au point un outil Excel et une méthode pour générer le TRAM.
    • 2013 : L’OMS a modifié l’outil Excel en utilisant la méthodologie décrite par De Onis et al. afin de développer l’outil de suivi des cibles mondiales de la nutrition (de Onis, G. Dewey, Borghi, W. Onyango, Blössner, Daelmans, Piwoz and Branca, 2013. The World Health Organization’s global target for reducing childhood stunting by 2025 : rationale and proposed actions).
    • 2014 : Le Rapport mondial sur la nutrition (GNR) est publié, incluant l’estimation du TRAM à l’aide de la méthodologie décrite par De Onis et al. en 2013.
    • 2015-2016 : Les GNR de 2015 et 2016 sont publiés à l’aide d’indicateurs de suivi des progrès différents de ceux du GNR 2014.
    • 2017 : Le groupe consultatif d’experts techniques OMS-UNICEF sur le suivi de la nutrition a publié un rapport technique clé recommandant une méthodologie actualisée pour le suivi du TRAM.
    • 2017 : La Commission européenne a publié une note méthodologique expliquant pourquoi elle maintient sa méthodologie initiale.
    • 2017 : Le GNR 2017 est publié, entérinant les recommandations de juin 2017 du groupe consultatif d’experts techniques OMS-UNICEF sur le suivi de la nutrition.
    • 2017 : L’outil de suivi version 2.3 de l’OMS produit une note technique assurant la cohérence avec les recommandations du groupe consultatif d’experts techniques OMS-UNICEF sur le suivi de la nutrition.
  • Comparaison des paramètres utilisés pour la génération du TRAM par les principales initiatives internationales

    Les paramètres de 2017 du groupe consultatif d’experts techniques OMS-UNICEF (TEAM) sur le suivi de la nutrition sont utilisés ici comme référence.

    Notes :

    • “WPP” : « UN World Population Prospect » est une base de données internationale accessible et largement utilisée pour les données démographiques passées et futures au niveau national (les données sont disponibles en ligne par année, par sexe et pour les groupes d’âge de 5 ans). La base de données est mise à jour tous les deux ans pour tenir compte des nouvelles informations provenant du recensement national.
    • Les données du WPP peuvent être différentes des données officielles de recensement, comme mentionné sur le site Web : « Les statistiques officielles ne sont pas parfaites. Toutes les données comportent des lacunes. Les statistiques démographiques officielles sont affectées par le caractère incomplet de la couverture, le manque de ponctualité et les erreurs dans la déclaration ou le codage des informations de base. L’analyse effectuée par la Division de la population tient compte de ces insuffisances et cherche à établir les tendances démographiques passées en résolvant les incohérences qui affectent les données de base. L’utilisation de la méthode des composantes pour reconstituer les populations est le principal outil pour s’assurer que les tendances démographiques estimées par la Division de la population sont cohérentes indépendamment. Pour plus d’informations sur la méthodologie utilisée par la Division de la population des Nations unies pour produire les estimations et les projections pour les Perspectives de la population mondiale, se reporter à la publication sur la méthodologie.
    • Les Offices nationaux des statistiques sont bien conscients des incohérences entre les données provenant de différentes sources. Même dans les pays dotés de systèmes statistiques avancés, il est courant que les séries statistiques officielles soient révisées rétrospectivement à mesure que de nouvelles données deviennent disponibles et que les incohérences sont corrigées. »
    • JME : base de données « Estimations conjointes sur la malnutrition infantile » des enquêtes nationales validées par les pays & par l’OMS, l’UNICEF et la Banque mondiale.
    • Base de données de la CE : peut différer en de rares occasions de la base de données JME lorsqu’une enquête est validée au niveau national mais n’est pas encore téléchargée dans la base de données JME ou lorsqu’elle est considérée comme non fiable par la CE mais validée par la base de données JME.
  • Mise en place du Comité consultatif multisectoriel : l’expérience du Guatemala

    Contexte

    Le Guatemala a renforcé et institutionnalisé son approche en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle par le biais d’une série de cadres juridiques et politiques relatifs à la sécurité alimentaire et la nutrition, à partir de 2005, lorsque la loi a promulgué la mise en place du système de coordination multisectorielle (le système de sécurité alimentaire et nutritionnelle appelé SINASAN).
    Le SESAN (Secrétariat à la sécurité alimentaire et nutritionnelle) est la structure centrale du système de coordination multisectorielle de la nutrition dans le pays, placé sous la présidence guatémaltèque, qui abrite également un comité de tous les ministres en tant qu’organe décisionnel. Le SESAN est également chargé de superviser et de coordonner la mise en œuvre de la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle 2016-2020.

    Structure organisationnelle du système de sécurité alimentaire et nutritionnelle du Guatemala (SINASAN)

    Lorsque l’initiative PNIN a été mise en place en 2017, elle s’est positionnée comme un « vecteur » essentiel pour aider le SESAN à suivre et recueillir des éléments factuels sur la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention de la malnutrition chronique du Guatemala pour 2016-2020. La stratégie est alignée sur la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle, mais elle met davantage l’accent sur la réduction du retard de croissance. De ce fait, la PNIN renforce le système d’information centralisé existant, géré par le SESAN, qui repose sur des données provenant de systèmes d’information de différents ministères clés.

    Création et institutionnalisation du Comité consultatif multisectoriel

    Une fois le positionnement de l’initiative PNIN clarifié, différentes options pour la création d’un Comité consultatif multisectoriel (CCM) ont été examinées au cours des six mois de la phase de conception de l’initiative PNIN en 2017. Les options étaient basées sur un examen approfondi des structures nationales de coordination multisectorielle dirigé par le CATIE (Centro Agronómico Tropical de Investigación y Enseñanza), partenaire de mise en œuvre de l’initiative PNIN. Cet examen comprenait la révision de documents juridiques et des entretiens avec des homologues gouvernementaux et non gouvernementaux majeurs. Compte tenu des spécificités du Guatemala, les parties prenantes ont convenu que le CCM devait soutenir le système existant et faire ainsi partie des structures de coordination de la sécurité alimentaire et nutritionnelle existantes.
    La décision finale a été de relier le CCM au Comité interinstitutionnel (ou CTI) existant. Le CTI est un comité technique au sein duquel tous les ministères jouant un rôle dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle sont représentés. Bien qu’il soit composé uniquement de représentants des gouvernements, sa réglementation permet de faire appel à une participation ad hoc des partenaires de développement et de la société civile.
    Le choix de cette option est conforme aux principes fondamentaux du CCM : ce dernier s’intègre dans des structures de coordination multisectorielle, sa structure est formalisée afin d’assurer la participation continue des membres et il est suffisamment flexible pour solliciter une participation ad hoc d’experts extérieurs au gouvernement.
    Dans les statuts juridiques du comité existant, le CTI est autorisé à « créer tout comité permanent ou temporaire qu’il jugera nécessaire pour s’acquitter de ses fonctions ». Lorsque les comités sont permanents ou intégrés, « leur nature, leur objectif et leur organisation doivent être précisés », et « les ressources financières nécessaires à leur fonctionnement doivent être indiquées ». Le CCM est enregistré en tant que « comité de travail » du CTI en vertu de la loi, ce qui assure son institutionnalisation et sa durabilité.

    Rôle du CCM

    Le rôle principal du Comité consultatif multisectoriel est de « soutenir, orienter et fournir des apports techniques à tous les axes de travail de l’initiative PNIN visant à renforcer le système d’information centralisé pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle afin que celui-ci s’acquitte de son mandat de suivi des progrès de la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention de la malnutrition chronique et de compréhension de l’évolution de la malnutrition chronique dans une approche coordonnée et compréhensive ».

    Les rôles spécifiques du Comité comprennent :

    • l’identification et la formulation des besoins et des questions politiques relatifs aux progrès réalisés dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention de la malnutrition chronique ;
    • l’identification des lacunes en matière d’informations et de données et l’élimination des blocages les concernant, en particulier relatifs aux problèmes liés à la qualité et à la cohérence des données ;
    • le soutien à l’analyse et la génération d’informations pour répondre aux besoins et questions politiques mentionnés ci-dessus ;
    • la mobilisation de l’expertise et du soutien technique nécessaires à la mise en œuvre du cycle opérationnel de la PNIN ;
    • le soutien à l’interprétation des données et informations sur la nutrition existantes afin d’améliorer la compréhension des causes de la situation nutritionnelle aux niveaux national et infranational. Accorder une attention particulière aux départements et municipalités pilotes ;
    • la formulation de messages clés et de recommandations afin de communiquer les résultats des analyses aux décideurs ;
    • la contribution au suivi des progrès de la prévention du retard de croissance aux niveaux national, départemental et municipal ;
    • la contribution au renforcement des capacités nationales et à l’amélioration de la responsabilité du gouvernement et des donateurs vis-à-vis du CTI.

    Composition et modalités de travail au niveau national

    Le Comité est multisectoriel et multi-acteurs par nature : il est composé de représentants des institutions gouvernementales et de tous les ministères qui font partie du système de sécurité alimentaire et nutritionnelle, généralement des responsables de programme chargés de la planification, du suivi et de l’évaluation. Le Comité plénier est présidé par le chef de la division de la planification, du suivi et de l’évaluation du SESAN.
    Pour fonctionner le plus efficacement possible, un groupe restreint a été constitué, comprenant les représentants des quatre principaux ministères et institutions responsables de la mise en œuvre de la stratégie nationale de prévention de la malnutrition chronique : le ministère de la Santé publique et de l’Assistance sociale, le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Alimentation, le ministère du Développement social et l’Agence chargée de l’approvisionnement en eau potable.
    Le Comité recherchera une contribution active et la participation de représentants de la société civile, du secteur privé et de partenaires de développement internationaux, puisque la loi permet la représentation et la contribution de la société civile et de partenaires aux comités du CTI.
    Le CTI non seulement supervise le CCM, mais aussi présentera ses conclusions et recommandations au comité décisionnel de tous les ministres concernés par la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les résultats intermédiaires et les conclusions du CCM seront partagés avec d’autres forums de coordination technique, tels que la plateforme SUN, la société civile et les forums de coordination des donateurs.

    Forces et difficultés

    Comme toutes les parties prenantes guatémaltèques ont estimé qu’il était essentiel d’intégrer officiellement le CCM dans les structures de coordination de la sécurité alimentaire et nutritionnelle existantes, les six premiers mois de la phase de mise en œuvre de la PNIN ont été consacrés au processus d’institutionnalisation (d’octobre 2017 à mars 2018). Ce processus élaboré a offert au CCM la légitimité et l’autorité nécessaires pour fonctionner efficacement. Le CCM utilisera les dispositifs de communication formels entre les niveaux technique et décisionnel existants afin d’établir un dialogue politique fondé sur les données. Bien qu’il soit trop tôt pour en avoir la preuve, cette configuration maximise la probabilité d’influencer les décisions politiques et de maintenir le dialogue politique au-delà de la durée du projet.
    La configuration actuelle n’est pas sans présenter de difficultés. La structure du CTI est tenue de se conformer aux procédures gouvernementales pour convoquer des réunions et peut donc manquer de souplesse et de réactivité pour répondre dans un délai convenable aux besoins de la PNIN. La mobilisation de l’ensemble du comité, avec ce grand nombre de représentants gouvernementaux, s’est révélée difficile jusqu’à présent. Cependant, la constitution du groupe restreint – avec des représentants des quatre ministères clés officiellement nommés – offre la possibilité de fonctionner de manière souple et efficace. À partir de décembre 2018, le groupe restreint s’était réuni dans des situations spécifiques, notamment lors d’un premier atelier destiné à lancer le processus de formulation des questions de politique.

    Marche à suivre pour renforcer le niveau infranational

    La plateforme PNIN au Guatemala a pour objectif d’être reproduite au niveau infranational. Le SESAN a choisi un département chargé de faire une analyse coût/efficacité de la mise en place d’une plateforme PNIN à un échelon décentralisé, comprenant un CCM départemental.

  • Mise en place du Comité consultatif multisectoriel : l’expérience de l’Éthiopie

    Contexte

    L’Éthiopie met en œuvre la deuxième phase (2016-2020) de son programme national sur la nutrition (PNN-II). PNN-II est co-signé par 13 ministères. Il est gouverné par une structure nationale de coordination multisectorielle composée de l’Organe national de coordination au niveau politique et décisionnel et du Comité technique national pour la nutrition au niveau technique et de la planification.
    L’initiative PNIN en Éthiopie est établie sous l’égide du programme national multisectoriel de la nutrition et de son système de gouvernance. Elle vise à produire des connaissances et des enseignements pour guider la mise en œuvre du PNN-II et soutenir les secteurs qui y contribuent.
    L’initiative PNIN est hébergée par l’Institut éthiopien de la santé publique (EPHI), qui préside également le Comité thématique chargé du suivi-évaluation-recherche (CT-SER), l’un des trois comités thématiques de haut niveau de la structure nationale de coordination multisectorielle. En outre, en raison de ses multiples responsabilités, l’EPHI est étroitement lié au Comité technique national pour la nutrition (NNTC) et à l’Organe national de coordination pour la nutrition (NNCB).

    Structure de coordination multisectorielle de la phase II (2016-2020) du programme national de nutrition (PNN)

    Création du Comité consultatif multisectoriel

    Au cours de la phase de conception de l’initiative PNIN, le CT-SER a été identifié comme étant le comité le mieux placé pour assumer le rôle de Comité consultatif multisectoriel pour l’initiative PNIN, car ses objectifs sont étroitement alignés sur ceux de l’initiative PNIN. Le comité vise à fournir un soutien et une direction techniques, à générer des données et suivre les progrès, et à aider à la prise de décision dans les meilleurs délais, ceci dans un objectif de réussite de la mise en œuvre du PNN-II. Les membres du CT-SER représentent tous les ministères du gouvernement signataires du PNN-II, ainsi que les donateurs, la société civile et les organisations de recherche. Le CT-SER possède la plupart des caractéristiques du CCM : un grand nombre des fonctions relatives à l’initiative PNIN sont inclues dans ses termes de référence et il remplira les fonctions de validation, de communication et de diffusion ; il est idéalement positionné pour servir de relai officiel entre l’initiative PNIN et le niveau décisionnel national. Il présente également l’avantage de respecter la plupart des principes fondamentaux du CCM : faire partie de la structure de coordination multisectorielle existante qui supervise les progrès de la mise en œuvre du PNN-II, assurer la participation régulière des représentants gouvernementaux du PNN-II et avoir la capacité de mobiliser des compétences supplémentaires grâce à la participation des donateurs, de la société civile et des organisations de recherche.
    En dépit de tous ces avantages, le Comité de pilotage compte de nombreux membres. Bien que ce Comité de pilotage ait intégré les rôles consultatifs de l’initiative PNIN dans ses termes de référence, l’initiative PNIN prévoit également de créer un CCM qui lui soit propre, qui sera composé d’un petit groupe de conseillers sélectionnés dotés d’un pouvoir décisionnel de haut niveau et de liens étroits avec les ministres. Ce CCM sera créé en 2019 et devrait prendre en charge une sélection d’activités spécifiques à l’initiative PNIN.

    Composition et modalités de travail au niveau national

    Le CCM suit une double approche en Éthiopie puisqu’il s’appuie sur un comité existant, le CT-SER, et un comité consultatif propre à l’initiative PNIN.
    Les termes de référence existants définissaient les modalités d’adhésion et de fonctionnement du CT-SER avant la mise en œuvre de l’initiative PNIN. Le CT-SER assumera de plus les tâches du CCM suivantes :

    • soutenir, conseiller et coordonner les efforts en matière de développement et d’utilisation d’une base de données sur la nutrition dans le cadre de l’initiative PNIN ;
    • soutenir l’identification des domaines prioritaires pour la recherche sur les politiques de nutrition afin de mieux comprendre l’évolution du programme national de nutrition et la nécessité d’une réorientation ;
    • aider à identifier les questions clés de politique en ligne avec la demande des décideurs de haut niveau ;
    • relayer et soutenir la diffusion des résultats aux décideurs de haut niveau par le biais de la coordination multisectorielle nationale (NNCB et NNTC) ;
    • le cas échéant, contribuer activement au processus d’évaluation des besoins en termes de capacités de l’initiative PNIN et participer aux efforts de renforcement des capacités que celle-ci a lancés.

    Au cours de la période de lancement de l’initiative PNIN, le Comité de pilotage SER a demandé à l’équipe-pays PNIN d’explorer plus avant les activités à mener pour encore améliorer la réduction du retard de croissance. En conséquence, l’équipe a commencé à travailler sur un projet pilote « EAH et nutrition » dans le cadre de l’initiative PNIN.
    EPHI préside le CT-SER et l’Institut éthiopien de recherche agricole (EIAR) le copréside.

    Forces et difficultés

    Le principal avantage de l’intégration de certaines des fonctions du CCM au sein du CT-SER existant est que ce dernier est déjà une structure fonctionnelle et fiable. Les termes de référence du comité sont formalisés et tous les membres du comité ont été officiellement nommés par leurs ministères respectifs et sont bien sensibilisés aux questions de nutrition actuelles dans le pays et au sein de leurs institutions respectives. Le CT-SER se réunit régulièrement et de nombreux membres ont des liens directs avec les décideurs de haut niveau. Le caractère multisectoriel du comité devrait faciliter l’accès aux données d’un secteur à l’autre, car les membres ont tout intérêt à répondre aux questions de politique traitées par l’initiative PNIN.
    Par son rôle de président du CT-SER et son rôle dans le NNCT et le NNCB, EPHI collabore en continu avec un large éventail de parties prenantes multisectorielles dans le domaine de la nutrition. Il rend compte de l’initiative PNIN aux plus hautes structures de gouvernance de la nutrition, permettant ainsi un effet de levier politique et décisionnel de haut niveau.
    Enfin, cette configuration favorise la mise en oeuvre multisectorielle du PNN et facilite l’approche de renforcement des capacités de l’initiative PNIN, car les membres motivés du CT-SER à la fois contribuent au processus d’évaluation des besoins en termes de capacités et bénéficient des investissements en matière de renforcement des capacités.
    Cependant, le CCM de l’initiative PNIN ne sera opérationnel qu’en 2019, il reste donc à voir s’il sera capable de nouer des relations de travail efficaces avec le CT-SER pour travailler en complémentarité ainsi que d’acquérir la respectabilité nécessaire pour influencer le processus décisionnel au plus haut niveau.

  • Étude du cas de l’Éthiopie pour le renforcement des capacités

    L’équipe-pays PNIN d’Éthiopie adopte une double approche pour renforcer les capacités en répondant aux besoins immédiats de la PNIN en capacités spécifiques tout en élaborant une stratégie de renforcement des capacités systématique et à long terme qui soutienne l’agenda global de suivi, d’évaluation et de recherche du Programme national de nutrition.

    Évaluation des besoins en capacités de la PNIN

    Pour développer la capacité à long terme de l’Éthiopie à gérer et maintenir une PNIN, il est important d’identifier les capacités existantes ainsi que toutes les capacités supplémentaires nécessaires pour maintenir l’approche PNIN dans le pays. Une évaluation des besoins en capacités a été lancée en 2018 afin d’explorer les lacunes en capacités liées à l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes et à l’agenda de suivi, d’évaluation et de recherche du Programme national de nutrition (PNN).
    Ce processus a été lancé au moyen d’un atelier, animé par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), qui a réuni 36 experts de la surveillance et de la recherche en matière de nutrition issus de différents secteurs et institutions en octobre 2018. La plupart des participants à l’atelier jouent un rôle dans le Comité directeur national de suivi, d’évaluation et de recherche en matière de nutrition, qui a également un rôle consultatif pour la PNIN. Les objectifs de l’atelier étaient :

    • de définir un cadre pour l’évaluation des besoins en capacités et la stratégie subséquente visant à renforcer l’agenda national de suivi, d’évaluation et de recherche en matière de nutrition, ainsi que les besoins spécifiques liés à la PNIN ;
    • de s’accorder sur l’architecture actuelle des processus politiques, de suivi, d’évaluation et de recherche en matière de nutrition, c’est-à-dire évaluer la capacité de cet aspect du système de nutrition en Éthiopie et la manière dont la PNIN pourrait le renforcer.

    Les participants à l’atelier ont mis au point un cadre comprenant la « capacité de demande » de données factuelles par les décideurs politiques ainsi que la « capacité d’offre » de données existantes, à trois niveaux connexes (individuel, organisationnel et systémique). À la suite de cet atelier, un document d’orientation a été élaboré, qui guide les étapes ultérieures de ce processus multisectoriel.
    L’étape suivante consiste en l’évaluation réelle des capacités existantes et des besoins en capacités, qui a été lancée au cours du premier trimestre 2019 au moyen d’un processus participatif multisectoriel et multi-acteurs élaboré. Elle comprenait des questionnaires, des entretiens et des consultations de suivi avec les principales parties prenantes issues de différents ministères, d’institutions nationales et d’universités responsables de la collecte et du suivi de données pour la nutrition, ainsi que de l’évaluation et de la recherche en matière de nutrition. Des informations ont été demandées à plus de 20 institutions nationales, en plus d’entretiens clés avec des utilisateurs multisectoriels de ces données, incluant des décideurs en matière de programmes et de politiques.

    Stratégie de développement des capacités de la PNIN

    Les conclusions de l’évaluation des besoins en capacités seront utilisées pour élaborer une stratégie de renforcement des capacités, qui sera finalisée au cours du deuxième trimestre 2019. Entre-temps, des actions sont déjà en cours pour répondre aux besoins en capacités immédiats au sein de la PNIN.

    Développement des capacités à court terme

    Un certain nombre d’activités ont été entreprises au cours de la première année de mise en œuvre de la PNIN pour répondre aux besoins immédiats en capacités aux niveaux individuel, organisationnel et systémique. Ces besoins ont été identifiés par le biais des expériences avec le projet de démonstration « Apprentissage par la pratique » (voir plus loin), d’évaluations rapides des besoins en capacités par les parties prenantes directes de la PNIN et ont été lancées avant l’atelier d’évaluation des capacités de la PNIN.

    Niveau individuel

    Différentes approches ont été utilisées, incluant des formations courtes, l’apprentissage par la pratique et l’apprentissage entre pairs. Les détails des activités de développement des capacités individuelles entreprises par l’Éthiopie en 2018 et 2019 sont résumés dans le tableau ci-dessous.

    Niveau organisationnel

    Au sein de l’EPHI, une petite équipe dédiée a été affectée à la PNIN, qui collabore avec d’autres chercheurs en nutrition de la Direction des sciences de l’alimentation et de la nutrition et d’autres directions concernées d’EPHI. Ses capacités ont été renforcées en matière de gestion de projet, générant une vision partagée de l’approche PNIN, des capacités d’analyse et de communication et finalement générant une meilleure compréhension des différents éléments d’un référentiel de données.

    Niveau systémique
    • Séminaires recherche-politique
      L’EPHI a commencé à organiser régulièrement des séminaires PNIN « recherche & politique » sur la nutrition. Ces séminaires réunissent des chercheurs, des responsables de la mise en œuvre des programmes et des décideurs politiques pour discuter et diffuser les résultats de recherche existants en matière de politique. Les participants proviennent d’instituts de recherche, d’universités, d’organisations non gouvernementales et de partenaires de développement.
    • Implication multisectorielle
      Des membres sélectionnés du personnel des principaux ministères impliqués dans le Programme national de nutrition (PNN) et des institutions de recherche essentielles pour la PNIN ont pu accéder aux opportunités de formation offertes dans le cadre de la PNIN, renforçant ainsi la capacité à long terme du système de nutrition éthiopien dans son ensemble et forgeant des partenariats. Les membres du Comité directeur de suivi, d’évaluation et de recherche en matière de nutrition, ainsi que du Comité technique sur les recommandations nutritionnelles basées sur les aliments et diverses universités ont participé activement à la formation analytique.

    Développement des capacités à long terme

    Parallèlement à la réponse aux besoins à court terme, la PNIN vise à répondre aux besoins en capacités à long terme afin de gérer et de maintenir une PNIN. Outre les séminaires « recherche & politique » et les engagements multisectoriels, ils comprennent également :

    Formation doctorale (PhD)

    Les capacités à long terme sont renforcées par la participation de doctorants d’universités locales dans les formations officielles de la PNIN. En outre, l’EPHI dispose d’un budget de renforcement des capacités pour que le personnel lié à l’unité d’analyse de la PNIN ou au comité consultatif de la PNIN suive une formation (en ligne ou formelle) en Éthiopie ou à l’étranger, qui conduira à un certificat, un diplôme ou un master dans une université étrangère. L’EPHI peut également engager des instituts de formation locaux et sous-traiter des universités locales. Il existe aussi un petit programme de subventions visant à encourager et à aider environ six membres du personnel impliqués dans la PNIN à poursuivre un doctorat afin de maintenir les capacités au-delà de la période du projet. Deux chercheurs ont été identifiés et ont commencé leur doctorat à l’Université d’Addis-Abeba en septembre 2018.

    Mentorat

    Le conseiller technique et politique et le responsable national de la recherche à l’IFPRI sont chargés de soutenir la PNIN à temps plein et fournissent un soutien continu et une formation pratique au personnel et aux organisations impliqués dans la PNIN. De plus, l’IFPRI fournit un support technique basé sur les besoins, qui couvre un large éventail de compétences de la PNIN, notamment les compétences en rédaction, en communication et en analyse. En 2019, un mentor en rédaction de rapports a été chargé de fournir un soutien temporaire à l’équipe. En 2019, l’IFPRI a également chargé un chercheur de guider un processus analytique spécifique pour l’analyse approfondie des données existantes.

    Notes d’orientation

    Un ensemble de notes d’orientation sur les différents aspects de l’approche PNIN ont été préparées par l’unité d’appui de la PNIN. Ces directives visent à faciliter une approche cohérente pour la mise en œuvre du cycle opérationnel de la PNIN. Des membres de l’équipe PNIN d’EPHI ainsi que d’autres institutions partenaires clés du Comité directeur national de suivi, d’évaluation et de recherche en matière de nutrition ont participé à des webinaires ainsi qu’à un atelier dans le pays sur le contenu des notes d’orientation. L’équipe PNIN en Éthiopie adaptera les directives au contexte local. L’unité d’appui de la PNIN basé en Europe fournit également un support technique direct aux équipes-pays PNIN.

    Défis et opportunités

    En s’engageant dans l’élaboration de la stratégie de développement des capacités, le cas de l’Éthiopie montre l’importance de se concentrer sur la plus importante structure de gouvernance de la nutrition, sur les politiques et les programmes nationaux afin d’éviter les chevauchements et d’assurer un système durable qui soutienne les objectifs à long terme de la PNIN :

    1. Importance de prévoir suffisamment de temps pour un processus participatif. L’évaluation des besoins en capacités doit impliquer toutes les personnes qui seront à terme impliquées dans la PNIN.
    2. Évaluer les expériences antérieures et l’existence d’une évaluation des besoins en capacités potentiellement réalisée par les institutions des partenaires ou les secteurs. Souvent, les secteurs ou les partenaires ont déjà effectué leur propre évaluation. Il est donc utile d’éviter les duplications et de se concentrer sur les éléments de l’évaluation des besoins en capacités encore « non couverts » ou « non abordés ».
    3. En développant les outils d’évaluation pour l’évaluation des besoins en capacités, être conscient de l’objectif et de la manière de formuler la demande sur les besoins en capacités. La conception du questionnaire est un élément important de l’évaluation des besoins en capacités, car elle influe sur le résultat final et sur son champ d’application. Ainsi, le questionnaire et les outils d’évaluation doivent être conçus afin d’explorer et de capturer les capacités à développer en priorité, ce qui permettra de débloquer les goulots d’étranglement potentiels et d’apporter des solutions aux secteurs et partenaires clés impliqués dans l’agenda national de suivi, d’évaluation et de recherche en matière de nutrition.
    4. Être attentif au choix des personnes interrogées pour l’évaluation des besoins en capacités et s’assurer d’impliquer celles qui sont liées au Programme national de nutrition. Lorsque la PNIN soutient une politique nationale ou un programme national, il est important de lier cette évaluation des capacités et cette stratégie aux acteurs impliqués dans le suivi, l’évaluation, la recherche ou la politique de ce programme national.
  • Événements de diffusion de la PNIN au Guatemala

    La PNIN au Guatemala visait à étudier les progrès réalisés grâce à la mise en œuvre de trois stratégies nationales multisectorielles en matière de nutrition consécutives, et plus particulièrement concernant l’allocation budgétaire à la nutrition au cours des 12 dernières années.
    Les résultats ont été publiés dans un rapport complet et une note et présentés par le SESAN (Secrétariat à la sécurité alimentaire et nutritionnelle) pour discussion avec les autorités gouvernementales nationales et infranationales, les partenaires de la coopération internationale et de la société civile, ainsi que le Congrès.
    Il est utilisé pour plaider – lors des élections de 2019 – en faveur d’une meilleure mise en œuvre des actions en matière de nutrition et, le cas échéant, pour envisager des ajustements relatifs à la mise en œuvre ou à l’allocation budgétaire.

  • Exemples de reformulations lors de l’atelier au Laos

    Thème 1 : allocation budgétaire aux interventions nutritionnelles pour le secteur de l’éducation du Plan d’action pour la nutrition

    QUESTION PRINCIPALE : L’allocation budgétaire est-elle suffisante pour chaque intervention en matière d’éducation ?

    QUESTION PRINCIPALE REFORMULÉE : Le budget alloué au secteur de l’éducation dans le cadre de la Stratégie nationale de nutrition est-il conforme à ce qui est chiffré (prévu), pour chacune des interventions planifiées et comment les provinces accordent-elles la priorité à la nutrition ?

    SOUS-QUESTIONS :

    1. Comment les provinces priorisent-elles les interventions nutritionnelles ?
    2. Combien d’interventions ont été mises en œuvre avec le budget alloué ?

    REFORMULATION DE LA SOUS-QUESTION 1 :

    1. Quelles sont différences entre le budget alloué et prévu ? Quelles sont les évolutions tendancielles, par année et par intervention ?
    2. Quelles sont les différences entre les ressources allouées et effectivement dépensées ? Par année et intervention du Plan d’action ? Au niveau national et provincial ?

    Thème 2 : comprendre la culture de plantes à haute valeur nutritive

    QUESTION PRINCIPALE : Pourquoi la production de « cultures nutritives » n’augmente-t-elle pas ?

    QUESTION PRINCIPALE REFORMULÉE : Quels facteurs peuvent expliquer que la production de « cultures nutritives » n’augmente pas ?

    SOUS-QUESTION :

    1. La production de « cultures nutritives » est-elle adaptée aux conditions locales ?

    REFORMULATION DE LA SOUS-QUESTION :

    1. Quelle proportion des intrants (semences, semis, formation des agriculteurs) prévus pour augmenter la production de « cultures nutritives » parvient aux provinces / agriculteurs ciblés depuis le début de la stratégie ?
    2. Quelle est la proportion d’agriculteurs ciblés qui ont reçu les intrants (semences, semis, formation) les ont utilisés pour produire des « cultures nutritives » ?
    3. Quelles proportions de ces agriculteurs produisant des « cultures nutritives » les ont consommées et vendues ?
    4. etc.

    Thème 3 : comprendre comment la supplémentation en vitamine A atteint ses objectifs

    QUESTION PRINCIPALE : Comment pouvons-nous améliorer la couverture de la supplémentation en vitamine A (la base de référence nationale étant de 38%) ?

    SOUS-QUESTIONS :

    1. Quelles sont les différences de couverture entre les provinces ?
    2. Quelles sont les tendances d’évolution qu niveau national et par province ?

    REFORMULATION DE LA SOUS-QUESTION :

    1. Quelle est la couverture de la supplémentation en vitamine A fournie aux enfants de 6 à 59 mois par le biais des centres de santé ou de campagnes spécifiques, selon les provinces ?
    2. Quelles sont les tendances d’évolution de la supplémentation en vitamine A chez les enfants de 6 à 59 mois au cours des 10 dernières années, par province ?
    3. Quelle est leur relation avec la cible : quel est le taux de réduction annuel dans chaque province ?
    4. Quelles sont les tendances d’évolution des indicateurs d’autres ressources et activités sélectionnées, en comparant les provinces avec un taux annuel le plus élevé et le plus faible ? (une analyse plus poussée devra identifier les indicateurs pertinents)
  • Principales caractéristiques des systèmes de données de routine existants

    HMIS

    • Définition : Un système d’information spécialement conçu pour aider à la gestion et à la planification des programmes de santé, par opposition à la prestation de soins (OMS, 1993).
    • Avantages : Une fois mis en place, il coûte moins cher et permet le suivi des résultats et des indicateurs de santé.
    • Inconvénients : Ne saisit que l’information destinée aux utilisateurs du système de santé et non représentative de l’ensemble de la population, le dénominateur doit être estimé pour le calcul des indicateurs.

    SIMR

    • Définition : Le programme de surveillance intégrée de la maladie garantit la disponibilité de lignes directrices pour la surveillance intégrée de la maladie et réponse. Il fournit l’appui technique nécessaire au renforcement des systèmes nationaux de surveillance des maladies transmissibles par la mise en œuvre de la Stratégie régionale de surveillance intégrée de la maladie et du Règlement sanitaire international.
    • Avantages : Utile et pertinent pour le suivi des maladies transmissibles, il a l’avantage d’alerter en cas d’augmentation soudaine des cas de MAM/MAS et de décès, fournissant ainsi des alertes en cas de détérioration du contexte.
    • Inconvénients : Non pertinent du point de vue de la nutrition.

    Surveillance sentinelle

    • Définition : Zone de détermination des cas limitée, comprenant traditionnellement les plus grands hôpitaux de la région géographique ; il faudrait procéder à une évaluation préalable pour sélectionner les sites sentinelles appropriés.
    • Avantages : Peut facilement collecter des données individuelles sur les patients ; moins coûteux et moins lourd en ressources ; conception flexible du système ; utile pour documenter les tendances ; permet la surveillance de routine de la non-sensibilité aux antibiotiques.
    • Inconvénients : Bien que moins coûteux que la surveillance basée sur la population, le système sentinelle peut encore nécessiter d’importants investissements financiers en personnel et en ressources ; les données peuvent fournir des résultats faussés ou biaisés ; les données ne sont pas généralisables à la population géographique ; cette méthode ne collecte pas de données d’incidence.

    Systèmes de données sectoriels

    • Définition : Données collectées régulièrement par les secteurs en fonction d’un ensemble d’indicateurs définis pour suivre les activités.
    • Avantages : Source d’une diversité d’informations (météo, changement climatique, pollution, eau, assainissement, éducation, chaîne alimentaire, données agricoles, données budgétaires/financières, etc.).
    • Inconvénients : Ne sont généralement pas bien organisés ni harmonisés entre eux en termes de représentativité.
    *****

    Sources :

  • Principales forces et faiblesses des outils d’évaluation de la qualité des données existants


    DQR de l’OMS intégré dans DHIS2 pour les pays mettant en œuvre DHIS2 - 2019

    Avantages :

    • Permet un accès aux données de l’établissement enregistrées dans le logiciel DHIS2
    • Peut être utilisé pour évaluer la qualité de l’indicateur d’intérêt disponible dans DHIS2

    Inconvénients :

    • N’inclut pas d’exemples d’indicateurs de données nutritionnelles
    • Nécessite des compétences pour utiliser DHIS2

    DQR de l’OMS - 2017

    Avantages :

    • A besoin d’être alimenté avec des données à évaluer

    Inconvénients :

    • N’inclut pas d’exemples d’indicateurs de données nutritionnelles

    Outil RDQA de « Measure Evaluation » - 2008 - Protocole 2 : Vérification des données

    Avantages :

    • Plus adapté à l’évaluation des données de supervision sur le terrain
    • Fournit des recommandations et des mesures pour améliorer la qualité des données

    Inconvénients :

    • N’inclut pas d’exemples d’indicateurs de données nutritionnelles
    • Nécessite des compétences pour utiliser DHIS2

    RDQA de « Measure Evaluation » - 2009 - Liste de vérification pour évaluer la qualité des données des programmes/projets

    Avantages :

    • Plus adapté à l’évaluation des données de supervision sur le terrain
    • Fournit des recommandations et des mesures pour améliorer la qualité des données

    Inconvénients :

    • N’inclut pas d’exemples d’indicateurs de données nutritionnelles
    • Nécessite des compétences pour utiliser DHIS2

    RDQA de « Measure Evaluation » - 2010 - Liste de vérification pour évaluer la qualité des données des programmes/projets

    Avantages :

    • Plus adapté à l’évaluation des données de supervision sur le terrain
    • Fournit des recommandations et des mesures pour améliorer la qualité des données

    Inconvénients :

    • N’inclut pas d’exemples d’indicateurs de données nutritionnelles
    • Nécessite des compétences pour utiliser DHIS2

    RDQA de « Measure Evaluation » - 2015

    Avantages :

    • Plus adapté à l’évaluation des données de supervision sur le terrain
    • Fournit des recommandations et des mesures pour améliorer la qualité des données

    Inconvénients :

    • N’inclut pas d’exemples d’indicateurs de données nutritionnelles
    • Nécessite des compétences pour utiliser DHIS2
  • i) Domaines et paramètres ou dimension de la qualité des données du DQR de l’OMS

    Le DQR de l’OMS propose quatre domaines de qualité des données qui catégorisent les paramètres. Certains auteurs appellent ces paramètres attributs ou dimensions pour caractériser les données. Le tableau ci-dessous présente les quatre domaines et leurs paramètres du DQR 2017 de l’OMS.

  • ii) Paramètres ou dimensions ne figurant pas dans le DQR de l’OMS

    Le tableau ci-dessous présente certains paramètres inclus dans l’outil d’assurance de la qualité des données de « Measure Evaluation » (Measure Evaluation : The Data Quality Assurance Tool for Program-Level Indicators, 2007), qui ne sont pas explicitement inclus dans le DQR de l’OMS.
    L’utilisation des paramètres dépend de l’objectif de l’outil et donc de l’évaluation.

  • iii) Exhaustivité de la notification

    Le DQR de l’OMS 2017 offre différentes façons d’afficher l’exhaustivité de la notification au niveau du district ou du pays : soit sous forme de tableau, soit sous forme de graphique.

  • iv) Identification des données atypiques

    L’identification des données atypiques fait partie du paramètre « cohérence interne ». Pour calculer les données atypiques extrêmes, l’outil compare, pour une année donnée, le taux à la valeur médiane des trois années précédentes. Ainsi, lorsque la valeur est supérieure à 3 écarts-types de la moyenne, elle est considérée comme une donnée atypique extrême.

  • v) Cohérence dans le temps - tendance constante pour l’indicateur

    La cohérence des données de routine dans le temps est évaluée dans le cadre du domaine « cohérence interne ». Elle utilise la moyenne des trois années précédentes pour l’indicateur qui est comparée à la valeur de l’indicateur de l’année en cours.

    L’utilisation de cette caractéristique pour les indicateurs nutritionnels doit être soigneusement étudiée, car les pays s’efforcent actuellement :

    • d’améliorer la couverture des indicateurs nutritionnels, ce qui peut augmenter la moyenne des cas au cours des années ;
    • d’investir dans la prévention et la prise en charge des cas de malnutrition, ce qui peut diminuer le nombre de cas au cours des années et réduire la moyenne ;
    • les indicateurs tels que l’insuffisance pondérale peuvent changer rapidement avec le temps en raison de chocs ou de l’amélioration de la situation.
      L’interprétation de cette caractéristique pour les indicateurs nutritionnels (par exemple le retard de croissance, l’insuffisance pondérale ou la surcharge pondérale) doit être évaluée avec soin.
  • vi) Cohérence dans le temps - tendance à la hausse pour l’indicateur

    La cohérence des données de routine dans le temps (domaine 2 : cohérence interne des données notifiées) peut être évaluée à l’aide du DQR. Il utilise la moyenne des trois années précédentes pour l’indicateur qui est comparée à la valeur de l’indicateur de l’année en cours.

  • vii) Cohérence interne entre indicateurs connexes

    L’outil peut également être utilisé pour évaluer la cohérence entre indicateurs connexes.
    La cohérence des données de routine dans le temps (domaine 2 : cohérence interne des données notifiées) peut être évaluée à l’aide du DQR. Il utilise la moyenne des trois années précédentes pour l’indicateur qui est comparée à la valeur de l’indicateur de l’année en cours.

  • viii) Comparaison externe du SGIS avec les valeurs d’enquête

    La cohérence externe de l’indicateur peut être évaluée en comparant les données de routine et les données d’enquêtes pour la même période et le même niveau géographique.

  • ix) Qualité des données démographiques

    Pour estimer la cohérence des données démographiques, il est important d’avoir une bonne estimation du dénominateur utilisé pour calculer un indicateur à partir des données de routine. Pour évaluer les données démographiques, elles sont comparées à une source externe.
    Le DQR donne un exemple comparant une estimation de la population à l’aide de données officielles du gouvernement avec une estimation de l’ONU.

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